Aïn Malha dans la localité de Aïn Naâdja est ce coin où se trouvent réunis tous les maux d'une gestion hasardeuse des affaires locales. L'environnement de ce quartier de Gué de Constantine est désastreux : le marché de proximité, situé plus loin, offre une image lugubre et les autorités locales qui l'ont « retapé » ne semblent pas trop s'en soucier. « Des détritus débordent des bennes, mais qui se soucie d'en débarrasser les habitants qui se retrouvent infestés par tous les rejets », relève un résidant. Mais le mal est dans l'environnement immédiat du quartier de Aïn Malha. La route reliant ce quartier à la RN, ou ce qu'il en reste, est impraticable. La population de ce quartier cernée par les cités-dortoirs et des bidonvilles immenses en fait toujours l'amère expérience, surtout l'hiver. Un entrepreneur fut pourtant chargé de « jeter » une couche de gravillon, vite charriée par les grandes pluies. « Des entrepreneurs, on en a vu plusieurs sur ce tronçon qui mène à la route nationale. Des opérations de décapage ont été faites plusieurs fois sans que les entreprises aillent plus loin », relève un habitant. Pour lui, la proximité du bidonville dissuaderait les autorités locales à installer des infrastructures dans ce quartier ou encore de mener à bien des travaux déjà lancés. « Mais pourquoi devrions-nous payer pour d'autres, pour ceux qui se sont installés dans le voisinage. Rien n'a été fait pour changer la situation même avec le changement de l'exécutif dans la commune de Gué de Constantine et ce, malgré les tonnes de promesses faites à la population », s'indigne-t-il. Le quartier ne dispose pas de réseaux d'assainissement et les eaux usées y ruissellent. « Ce qui menace le plus les habitants, c'est la proximité des réseaux d'AEP. Un scandale ne manquera pas d'éclabousser tous les gestionnaires locaux », ajoute-t-il. Un réseau d'évacuation des eaux de pluie est également inexistant. Le piratage électrique est l'autre « mal » qui menace les habitants. « Le piratage est devenu, depuis quelque temps, une pratique courante. Tout le quartier de Aïn Malha en ressent les effets. Cette situation fait que la tension électrique est faible dans les habitations. Un transformateur électrique a d'ailleurs explosé et il a fallu en installer un autre dans la précipitation », poursuit notre interlocuteur. Mais à entendre les habitants, le pire est à venir. Le site AADL, encore en chantier, ne manquera pas de ramener de nouveaux occupants et avec eux de nouvelles habitudes. « Le lieu ne dispose pas de toutes les infrastructures. Les routes sont ce qu'elles sont et le flux de nouveaux habitants sur les quelques arpents aggraveront davantage la situation du quartier de Aïn Malha, qui devrait s'appeler Aïn Mahna (souffrance) », déclare ironiquement notre interlocuteur qui soupçonne que les autorités « veulent sanctionner » les habitants de Aïn Naâdja qui s'entassent par milliers dans des cités-dortoirs infectes. La localité ne dispose même pas de clinique, la seule qui a été construite, appartient à un privé.