Les médecins résidents exigent l'abrogation de tous les décrets et lois relatifs au service civil. Les médecins résidents refusent de lâcher du lest. Dernier jour de grève aujourd'hui, mais la contestation n'est pas près pour autant de s'arrêter là. Le collectif autonome des médecins résidents algériens se dirige inéluctablement vers une grève illimitée. Ils étaient hier tout aussi enthousiastes qu'à leur première journée de débrayage, si ce n'est plus. Piquet de grève, persévérance dans la défense de leurs revendications et menace de recourir à une grève illimitée dès la semaine prochaine. Ces jeunes médecins semblent déterminés à aller au bout de leur combat. Ils sont plus de 3500 rassemblés autour de la même attente : l'abrogation de tous les décrets et lois relatifs au service civil. Une revendication qui peine à être arrachée. Les deux ministères concernés par cette question refusent de trancher et hésitent entre promesses et intimidations. Hier encore, certains chefs de service n'ont pas manqué de menacer les grévistes de défalcation sur leurs indemnités, pire encore, de renvoi. Mais depuis que la solidarité est devenue leur maître-mot, la peur n'est pas de mise. «Nous résistons aux menaces autant qu'aux fausses promesses», précise le docteur Mohamed Toufik Yelles, délégué de l'hôpital Mustapha. Ils ont marché et scandé leurs slogans en faisant des haltes de service en service au sein de l'hôpital pour le prouver hier. Même détermination dans les autres hôpitaux. «A l'hôpital de Douéra, Kouba et d'autres établissements de la capitale, la grève est massivement suivie. Nous avons eu des échos pour les autres villes, 90% de taux de suivi à Oran, un peu plus à Sidi Bel Abbès, près de 100% à Blida et Tizi Ouzou», explique le docteur Amine Benhabib, un des porte-parole du collectif. Des taux de suivi qui consolident la mobilisation. Tiraillés entre le statut d'étudiant et celui de fonctionnaire, ils réclament la révision de leur statut afin d'accéder au droit syndical et aux congés de maternité pour les résidentes notamment. Ils travaillent autant sur le terrain que sur Internet pour affiner leurs revendications et les défendre. Sur le mur du groupe «Médecins algériens unis pour nos droits», sur facebook, vidéo et messages d'encouragement se multiplient pour rester mobilisés et solidaires surtout. Arrivés à ce stade de la contestation, l'idée d'une grève illimitée ne fait plus peur. Une réunion est prévue ce week-end avec tous les délégués du pays qui doivent se rencontrer dans la capitale pour statuer sur la suite à donner à ce mouvement de contestation. La réunion se tiendra au domicile d'un des médecins grévistes, étant donné qui leur est, à présent, interdit de se réunir dans les salles des hôpitaux. «La grève illimitée n'est plus loin et s'ils veulent une sortie de crise, il faut un peu plus que des promesses : un travail en profondeur sur cette question de service civil», explique le docteur Amine Benhabib. La crise n'est pas près de se résoudre quand on sait que les 10 CHU du pays comptent 4000 médecins résidents, dont 700 pour le seul CHU Mustapha Pacha.