Une année après l'entrée en vigueur du traité d'amitié entre l'Algérie et l'Italie, les relations entre les deux pays semblent prendre un nouveau tournant. La visite, hier, du ministre italien des Activités productives, Claudio Scajola, en Algérie, a été l'occasion de faire le point sur l'investissement et les échanges commerciaux entre les deux pays. La commission algéro-italienne, qui s'est réunie hier à la résidence El Mithak en présence du ministre algérien du Commerce, El Hachemi Djaâboub, et le ministre italien des Activités productives, Claudio Scajola, prévoit un certain nombre de projets de collaboration dans divers secteurs économiques. Au menu du programme de coopération figure notamment un projet d'interconnexion pour alimenter l'Europe en gazoduc via la Sardaigne. L'Italie deviendra ainsi le pivot européen sur lequel reposera le réseau énergétique algérien. Une réunion s'est tenue à cet effet, hier, entre le ministre algérien de l'Energie et des mines, Chakib Khelil, et M. Scajola. Le chef du gouvernement algérien, Ahmed Ouyahia, a également reçu le ministre italien, mais rien n'a filtré sur cette réunion. La réunion d'hier a, par ailleurs, été marquée par la signature d'un protocole portant mise en place du Conseil d'affaires algéro-italien entre la Chambre algérienne de commerce et d'industrie et la Chambre de commerce italo-arabe. Le représentant italien du commerce estime que « l'échec » du sommet euro-méditerranéen de Barcelone ne doit pas dissuader les pays des deux rives de travailler ensemble sur le terrain économique. « Nos rapports traversent actuellement une phase dynamique. Nous devons approfondir les intérêts des entreprises des deux pays et instaurer une complémentarité entre les deux économies », a préconisé M. Scajola, en insistant sur la nécessité d'installer des instruments de communication à tous les niveaux entre les deux pays. Frilosité Italienne A en juger par les chiffres avancés hier par El Hachemi Djâaboub, les relations commerciales entre l'Algérie et l'Italie se portent bien. Le volume des échanges commerciaux est ainsi passé de 2,5 milliards de dollars, en 1998, à 6 milliards de dollars en 2004. Le volume des échanges pour le premier semestre de l'année en cours a déjà atteint les 4 milliards de dollars. Djaâboub a tout même fait entendre une petite note dissonnante en reprochant aux Italiens de ne pas investir davantage dans les secteurs hors hydrocarbures. Dans son allocution devant la commission mixte algéro-italienne, il a longuement vanté la diversité qu'offre l'Algérie en matière d'investissement. « Nous invitons les hommes d'affaires italiens à venir découvrir par eux-mêmes les perspectives que leur offre l'Algérie », dit-il, devant les acquiescements du ministre italien des Activités productives. Et M. Djaâboub ajoute : « l'Algérie est un partenaire loyal et actif. »