Le ministère du Commerce, accusé de vouloir favoriser le retour de l'informel, veut faire bonne figure. Tout en faisant remarquer que le traitement du phénomène est «très compliqué», le ministre du Commerce a annoncé, dimanche à Boumerdès, l'installation, en 2010, sur instruction présidentielle, d'«une commission nationale interministérielle chargée de l'étude de ce problème dans tous ses aspects, en vue de proposer une solution». Ce plan s'insère, selon les déclarations reprises par l'APS, dans une instruction interministérielle signée par les ministres du Commerce, de l'Intérieur et des Collectivités locales, et détermine la problématique et l'état des lieux du marché parallèle à travers le pays, tout en proposant des solutions à mettre en œuvre par étapes successives, est-il indiqué. «Une enveloppe de 4 milliards de dinars a été retenue pour aider à la mise en œuvre de ce plan», a souligné le ministre. M. Benbada a invité, à cet effet, les autorités locales à contribuer au succès de la concrétisation de ce plan qu'il a qualifié de véritable «feuille de route» destinée au traitement, à court et moyen termes, de ce problème du marché parallèle par la réalisation d'espaces et de structures où pourront exercer le plus grand nombre de personnes activant dans ce créneau actuellement. Un «système d'imposition adapté» est en cours d'élaboration par les services concernés afin de permettre «l'intégration légale de ces commerçants» qui activent illégalement, a-t-il signalé. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) est satisfaite de ces mesures. Le ministère du Commerce a convenu d'organiser des assises nationales des commerçants en juin prochain, qui porteront notamment sur l'organisation du marché national, du réseau de distribution et des prix des produits de consommation. «C'est une bonne initiative qui va dans le sens de la régulation du marché et de l'écoute du commerçant qui réclame, entre autres, la révision des impôts», se réjouit M. Boulenaouar, porte-parole de l'Ugcaa. Les commerçants, nombreux à avoir gelé leur registre du commerce (20 000 selon l'Ugcaa), ne semblent pas convaincus par des mesures de «replâtrage». «Des mesures sont chaque fois annoncées depuis toujours, mais elles ne sont jamais appliquées. Le contrôle et l'exécution posent problème», soutient un commerçant du quartier Meissonnier, à Sidi M'hamed, «étonné» par le retour en force de l'informel.