Le ministère ne les a pas convaincus. Les résidents en sciences médicales n'en démordent pas. Au lendemain de la rencontre qui l'a réuni avec le ministère de la Santé, le Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) est bien loin de se laisser amadouer par ce qu'il considère être «des promesses». En grève ouverte depuis lundi dernier, les résidents n'escomptent pas geler leur mouvement. C'est tout au moins la tendance générale qui se dégage des nombreuses réunions et assemblées générales tenues hier à travers tout le territoire national. D'après les premiers échos issus des concertations entre les délégués et les résidents, un maintien de la grève dans les divers centres de Tizi Ouzou, d'Oran et de Annaba sera décidé. A Alger, le degré de détermination est tout aussi important. Les 880 médecins résidents du CHU Mustapha Pacha ont voté, au terme d'une assemblée générale qui les a réunis dans la matinée d'hier, le maintien du mot d'ordre de grève nationale illimitée. «C'est vendredi qu'une décision finale, globale et définitive sera rendue publique, à l'issue de la réunion du conseil national du collectif», prévoit le Dr Amine Benhalima, délégué du Camra du CHU Mustapha Pacha. «Toutefois, au vu des premières estimations et sondages effectués, l'aboutissement est clair», ajoute-t-il. Dans l'enceinte de l'hôpital de Kouba, nul besoin de s'étendre sur le sujet. «La décision est unanime et nous continuons notre mouvement de grève», assène le Dr Boutalbi Massinissa, délégué des résidents du CHU de Kouba qui en compte 130. «Définir un smig de la contestation» D'ailleurs, il est un peu plus de midi, malgré la fin de leur piquet de grève quotidien, ils sont plus d'une vingtaine rassemblée dans la cour de l'établissement sanitaire. Et les discussions vont bon train. L'installation de ces trois commissions n'est tout bonnement pas, selon l'ensemble des résidents, une action concrète. «Nous sommes ressortis de cette réunion avec absolument rien de palpable. Et dans ce cas de figure, rien pour convaincre la base d'interrompre la dynamique», confie l'un des délégués du CHU Mustapha Pacha. De même, en sus du maintien qui semble se profiler à l'horizon, il est aussi question pour les résidents de définir un «smig» pour les négociations. «L'une de nos revendications doit être satisfaite. Le cas échéant seulement, nous cesserons la grève», explique le Dr Benhalima. Ce smig n'a toujours pas officiellement été arrêté. Toutefois, nombre de résidents ont d'ores et déjà une idée bien définie sur la question. Activités hospitalières au ralenti «A notre sens, il est évident que sans l'abrogation immédiate et sans condition du service civil, nous ne reculerons pas d'un iota», affirment, résolus, les résidents grévistes de Kouba. Dans les différents services des structures hospitalières, la paralysie est palpable. Si les gardes et les urgences sont assurées, service minimum oblige, les autres activités sont réduites. Les opérations chirurgicales et autres «bloc à froid» sont ainsi reportées sine die. Pareil pour les consultations médicales et autres visites d'exploration. Il est tout simplement impossible de prendre rendez-vous pour un simple examen, et ce, même chez un professeur ou un assistant. A l'hôpital Mustapha, l'on avance un taux de 80% des consultations et rendez-vous qui n'auraient pas été honorés. L'on est donc bien loin des 0,5% que représentent les résidents dans les activités hospitalières, comme récemment argué par le ministère de la Santé…