De notre correspondant à Oran Samir Ould Ali Réunis en assemblée générale, hier matin à l'auditorium de l'Etablissement hospitalier universitaire du 1er-Novembre à l'USTO, un millier de résidents - entre médecins, chirurgiens-dentistes et pharmaciens - ont écouté le compte-rendu que les délégués du Camra ont fait de la rencontre qu'ils avait eue la veille avec le ministre de la Santé et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, et décidé que les assurances du ministre n'étaient pas suffisantes pour suspendre la grève : «Nous avons besoin de décisions concrètes, a ainsi estimé le docteur Anouar Remini, l'un des délégués du Camra. Jusqu'à présent, nous n'avons eu droit qu'à des promesses et des engagements oraux, ce qui ne rassure pas les résidents.»Même si les négociation ont été entamées mardi dernier, les grévistes interpellent le ministère de tutelle sur la nécessité d'agir rapidement afin qu'ils puissent reprendre leur travail dans les plus brefs délais : «Si les décisions, particulièrement celle concernant l'abrogation du service militaire, dépassent ses prérogatives, le ministre de la Santé se doit de transmettre le dossier à la Présidence», réclament les résidents qui soupçonnent fortement Djamel Ould Abbès de tergiverser à seule fin d'amener les résidents à suspendre la grève. Et ils en veulent pour preuve le fait que, 24 heures après la réunion, aucun P-V consacrant les engagements du ministre à prendre en charge leurs revendications (exception faite du service militaire qui, a objecté Djamel Ould Abbès, est du ressort du ministère de la Défense nationale) ne leur est encore parvenu. «Par ailleurs, nous ne savons pas quel délai a été accordé aux trois commissions, au moins pour évaluer le travail accompli. Comment alors faire confiance ?» se sont interrogés les grévistes en assurant que le gel ou l'arrêt définitif de la grève dépend de la diligence que mettront les autorités à répondre à leurs exigences. Concernant l'abrogation du service civil, le docteur Anouar Remini tient à rappeler que les résidents n'aspirent à aucun traitement de faveur : «Nous voulons seulement bénéficier de la dispense comme ces milliers de jeunes, diplômés ou non, qui ont été amnistiés ces 10 dernières années. Il reviendra à l'Etat d'intéresser les médecins pour qu'ils aillent assurer une couverture sanitaire convenable et, pourquoi pas, s'y installer définitivement.»Les membres du Collectif autonome des médecins résidents algériens (Camra) devraient se rencontrer dans les prochains jours pour débattre de la suite à donner à un mouvement de grève qui, à l'évidence, n'est pas près de connaître son épilogue.