Il est des situations pour le moins burlesques que vivent à leurs dépens certains fonctionnaires spoliés de leurs droits au profit d'autres qui jouissent, à l'œil, des avantages de logements d'astreinte ou de fonction, profitant du laxisme de tous les responsables. A la veille de la rentrée scolaire, des écoles primaires, des collèges et des lycées abritent des familles qui ne gardent que de lointains liens avec la famille de l'éducation. Un enseignant au niveau de l'école Bouzouidja de Blida avait cédé son logement à son frère infirmier de son état et qui loue sans trace écrite évidemment ce dit logement à une tierce personne ; un ex-directeur à l'école Sidi Yekhlef cède, après la construction d'une maison à Oued El Alleug, son logement à sa fille qui est sans profession et mariée à un vétérinaire. Un ancien enseignant au collège Larbi Tebessi, retraité et ayant bénéficié d'un appartement et d'un magasin de par son mandat à l'APC, trouve tout à fait normal d'occuper encore le logement destiné à celui ou à celle qui continue à dispenser le savoir. Le directeur de l'école Omar Khediri, au centre-ville, entame une nouvelle année de navette quotidienne jusqu'à Médéa où il habite, parce que trois des logements sis dans l'enceinte de son établissement sont occupés par deux anciens concierges et un enseignant à la retraite depuis douze années. Une lettre d'expulsion datant de l'an 2000 n'a pas trouvé son exécution malgré la présence d'un huissier et s'il arrive un accident dans la route tortueuse allant vers ou venant de Médéa, on dira que le pauvre directeur n'avait pas de chance. L'école El Ghers à Sidi Abdelkader quartier au nord de la ville a vu les sanitaires réservés aux écoliers divisés par deux afin de « caser » un logement pour un ayant-droit. Ainsi, la liste est longue, et il est facilement avancé le chiffre d'un minimum de 20 logements occupés illégalement. Le service du contentieux au niveau de l'APC de Blida évoque la longue procédure aux fins d'expulsion. Cela ne peut nullement expliquer l'absence d'une fermeté et le respect de l'autorité de l'Etat dans l'application de la loi, surtout lorsqu'il est appris qu'une lettre d'un collectif d'enseignants ainsi que de leur directeur avait été adressée, cosignée par l'inspecteur de la circonscription au wali de Blida avec une ampliation à toutes les autorités, depuis le mois de mai est restée sans suite. Tout un chacun au niveau de la famille de l'éducation et des parents d'élèves peut énumérer une liste de personnes occupant, au vu et au su de toutes les autorités et semblant même les narguer, des logements qui reviennent de droit à celles et à ceux à qui on demande aujourd'hui des résultats probants alors qu'ils observent des abus non sanctionnés et qu'ils aimeraient bien profiter de cette manne qui les aiderait à mieux supporter d'autres charges ou s'en trouver allégés. Le ministre de l'Education nationale a bien déclaré qu'il sera mis fin à ces situations irrégulières et qui n'améliorent point l'image de l'enseignement mais de la parole aux actes... surtout que certains de ces anciens « éducateurs » veulent s'ériger en association afin de défendre leurs « droits ».