Le président déchu Saddam Hussein a refusé hier de comparaître devant ses juges, retardant le début de la cinquième audience de son procès devant le Haut tribunal pénal irakien pour le massacre de 148 villageois chiites dans les années 1980. Saddam Hussein avait reproché mardi soir au tribunal d'avoir décidé de tenir une nouvelle audience mercredi, soulignant qu'après celles de lundi et mardi, il n'avait plus d'habits propres et ne pouvait ni fumer ni marcher. « Allez au diable ! », avait-il lancé en conclusion. « Il y a un retard car l'un des accusés refuse de venir dans la salle du tribunal. Cet accusé est actuellement avec ses avocats », selon une source du tribunal qui a précisé qu'il s'agissait de Saddam Hussein. « S'il ne vient pas, ils trouveront une autre solution », a-t-elle ajouté. L'accusé peut être jugé par contumace, mais le président du tribunal insiste pour qu'il soit présent et suive le déroulement du procès, selon la source. Saddam Hussein est jugé ainsi que sept responsables de son régime depuis le 19 octobre par le Haut tribunal pénal, pour le massacre de 148 chiites à Doujaïl en représailles à une attaque contre le convoi présidentiel en 1982 dans ce village. L'audience de mardi a été marquée par la déposition de cinq témoins, dont les deux premières femmes à témoigner devant le tribunal. Avant la cinquième audience, des hommes armés ont attaqué l'hôpital de Kirkouk, libérant un détenu membre d'une cellule qui planifiait d'assassiner un juge du tribunal et tuant trois policiers. Par ailleurs, le bilan du double attentat suicide mardi à l'Académie de police de Baghdad est monté à 40 tués et 70 blessés, selon les services de sécurité. Un soldat américain a été tué mardi lorsque son véhicule a sauté sur une mine à Habbaniyah, au nord-ouest de Baghdad, a annoncé l'armée, portant à 2133 le nombre de soldats américains et personnel assimilé militaire morts en Irak depuis l'invasion du pays en mars 2003, selon le Pentagone