Flanqué sur la partie ouest des monts de Ouanougha, dominant la plaine du Hodna qui s'étire jusqu'à Bou Saâda, le village de Beni Ilmane n'en finit pas, eu égard à certains faits historiques (massacre de Melouza), de subir les affres de la marginalisation, au moment où des enveloppes financières substantielles à travers différents programmes sont annuellement allouées. « Depuis 1999, l'enveloppe financière qui nous a été octroyée, tous projets confondus, n'a pas dépassé les 120 millions de dinars. C'est un montant dérisoire par rapport aux besoins d'une population de 8500 habitants », nous a déclaré le P/APC de Beni Ilmane, visiblement lassé par les réticences des autorités de la wilaya quant à la prise en charge des besoins vitaux de la population. Le problème majeur que vit cette population réside dans l'eau potable qui n'arrive dans les robinets que tous les 45 jours. « Cette amplitude de 45 jours, dira le P/APC, n'est pas spécifique à l'été, mais elle dure depuis deux ans, et ce, tout au long de l'année. » Le P/APC soutient qu' « avec un seul forage d'un débit de 3 l/s, le rythme de remplissage du château d'eau est lent et nécessite donc plus de temps pour accumuler cette denrée et la dispatcher par la suite. » « Face à cette situation, et dans la précipitation, a poursuivi notre interlocuteur, la direction de l'hydraulique a lancé deux forages, sans étude hydrogéologique, qui n'ont nullement contribué à étancher la soir des Ilmanis, par le fait qu'ils se sont avérés négatifs. » En prenant comme référence l'année 2003, le P/APC n'a pas manqué de mettre en relief l'ostracisme qui frappe cette commune en matière d'affectation par la wilaya de projets de développement. Par le fait, dira le P/APC, que les propositions faites au cours de cette année ont été systématiquement rejetées. Propositions en matière de travaux publics pour le désenclavement de zones entières, de construction de classes, de murs de clôture d'écoles dans les dechrate de Charchera, Magtaâ et Ouled Sidi Brahim, ainsi que de cours de récréation. A propos de logement social, poursuit le P/APC, « nous n'avons bénéficié depuis 1985 que de 40 logements, dotation dérisoire par rapport à la demande qui ne cesse de croître chaque année ». Justifiant leur réticence à accorder un quota plus conséquent à cette commune, a précisé le P/APC, « les autorités de la wilaya évoquent le déficit en terrains d'assiette, alors que nous disposons d'une réserve foncière assez importante pour recevoir des projets de logements ». Conséquemment à cela, le problème du logement social demeure posé pour cette APC et les conditions de vie déplorables de 25 % de la population de la commune vivant dans des habitations précaires au quartier Mohamed Boudiaf ne sont pas faites pour atténuer la demande, et ce, depuis qu'il a été réservé une fin de non-recevoir à la proposition de restructuration de ce quartier dans le cadre du programme de résorption de l'habitat précaire (RHP), financé par un prêt de la Banque mondiale. « En matière de développement rural, dira le P/APC, la commune n'a aucunement bénéficié de projets de proximité que le Haut-Commissariat au développement de la steppe (HCDS) a entrepris dans différentes contrées de la wilaya. » Les autres secteurs ne sont pas en reste, et la commune ne disposant pas de siège, demeure confrontée à une série de carences en matière de salles de classes, de bus pour le transport scolaire des élèves des dechrate de Cherchara, Magtaâ et Ould Sidi Brahim devant rejoindre le CEM à Beni Ilmane et les lycéens de Beni Ilmane pour regagner leur établissement à Ouanougha.