Les délégués des médecins résidents ont été, tout compte fait, reçus hier après-midi au ministère de la Santé. Trois commissions mixtes ont été installées pour prendre en charge leurs revendications auxquelles les grévistes ont pris part sans se faire trop d'illusions. La veille, le flou avait entamé l'enthousiasme du plus grand nombre. Alors qu'ils s'étaient présentés au ministère pour s'enquérir de l'évolution de ces réunions de travail dimanche matin, ils s'étaient vus fermer la porte au nez. Ce n'est qu'en fin de journée qu'ils ont été contactés pour être reçus le lendemain (hier, ndlr). En grève illimitée depuis près de dix jours et en protestation affichée depuis plus d'un mois, les résidents grévistes ne craignent pas de hausser le ton. «La sortie dans la rue pour continuer à se battre pour nos revendications est envisagée», explique le docteur Benhabib, un des porte-parole du collectif des médecins résidents. Et d'ajouter : «Nous serons à l'écoute durant ces réunions et nous tenterons de défendre notre plateforme mais la grève illimitée continue tant que nos revendications ne seront pas satisfaites.» L'abrogation du service civil reste le point central de cette crise. «Tant qu'elle ne sera pas décidée, les négociations ne mèneront à rien», précise le Dr Mohamed Toufik Yelles, délégué de la capitale. Le bras de fer qui se tient au ministère de la Santé s'annonce donc corsé. Pour afficher leur détermination, un énième sit-in a été tenu hier à l'hôpital Mustapha. Piquet de grève, slogans pleins d'obstination et marche improvisée dans les jardins du CHU avant d'aller rencontrer les responsables du ministère, non sans agitation. Sachant que la veille, alors que les négociations devaient s'ouvrir, une notre ministérielle commençait à circuler dans les hôpitaux, ordonnant aux chefs de service «de signaler les grévistes pour procéder à des défalcations sur salaires», ont précisé plusieurs résidents grévistes. La fermeture des amphithéâtres est aussi pour beaucoup dans la réserve qu'adopte le collectif vis-à-vis de ces négociations. Entre tentatives d'intimidation et promesse d'ouverture, le ministère de la Santé les pousse à radicaliser leur position. Un sit-in devant la Présidence ou le ministère de la Santé est toujours envisagé. La question sera soumise à tous les médecins résidents par vote, dans les jours qui viennent et dès que ces ébauches de négociations leurs permettront d'y voir un peu plus clair. En attendant, la grève illimitée continue pour ces résidents, rejoints aujourd'hui même par les internes…