Le litige opposant la direction de l'Agence d'amélioration et de développement du logement (AADL) et les premiers souscripteurs du programme AADL-CNEP (entre le 18 août et le 31 décembre 2001) est loin d'être réglé. Malgré les assurances du directeur général de cette agence, Mohamed Khabache, les bénéficiaires de cette formule, non logés depuis une dizaine d'années, ne décolèrent toujours pas. Une trentaine de ces postulants au logement location-vente ont été malmenés par la police devant le siège de la présidence de République, à El Mouradia. Les forces de l'ordre ont tenté de déloger violemment les protestataires, mécontents de la non-réception de leur délégation par les services de la Présidence. Ces heurts ont causé l'évanouissement d'un sexagénaire. En reprenant connaissance, il a affirmé : «Un policier m'a agressé. Honte à lui de frapper un vieillard. Je suis un ancien patriote. En plus j'ai une maladie chronique.» A quelques kilomètres de la Présidence, à Saïd Hamdine plus précisément, dans la commune de Bir Mourad Raïs, la foule était beaucoup plus dense et les esprits plus calmes. Tôt le matin, près de 500 souscripteurs, eux-mêmes encerclés par des centaines de policiers, ont assiégé le siège social de l'AADL. Ils attendaient avec impatience la sortie des dix délégués reçus par le directeur, M. Khabache. Longue attente Durant leur attente, plusieurs bénéficiaires de cette formule de logement n'ont pas mâché leurs mots pour exprimer leur exaspération. «Les bénéficiaires du programme AADL des années 2003, 2004 et 2005 ont été déjà logés et pas nous. Qui sont les responsables de cette injustice ?» a lâché un trentenaire, en rage. Et d'ajouter : «On nous ignore parce que notre programme AADL-CNEP n'est pas rentable pour eux.» La majorité des contestataires ont réfuté les «allégations» du directeur de l'AADL concernant la désorganisation au sein des souscripteurs et le fait qu'ils n'ont pas de lettres d'engagement. «Nous avons tous des engagements de versement légaux. Par la suite, on a refusé de nous faire payer la première tranche. Pourtant, je suis parmi les dix premiers bénéficiaires. A ce jour, je n'ai pas encore eu mon appartement», a affirmé Abderazak, technicien en télécommunications. A la fin de leur réunion avec la direction de l'AADL, les délégués des protestataires ont annoncé que la liste des bénéficiaires serait affichée incessamment. «Le directeur de l'AADL ne veut pas prendre, seul, la responsabilité d'afficher la liste par peur qu'il y ait des dérapages et des mécontents. Donc il nous a sollicité pour l'aider dans l'élaboration de cette liste», ont-ils assuré.