Les familles des marins algériens retenus en otages depuis le 1er janvier dernier, par des pirates somaliens, ont eu un entretien avec un émissaire de Lead Arrow, l'affréteur jordanien du vraquier MV Blida. «Ce représentant de l'affréteur est venu à Alger dans le but de nous rencontrer et nous tenir au courant des derniers développements de la situation», explique, enthousiaste, Abdelkader Achour, frère d'un des marins captifs. Et ils étaient nombreux, les proches des marins retenus depuis près de 100 jours, à assister à cette réunion. «La salle était comble. Pourtant, seules les personnes habitant Alger et ses environs, une dizaine de familles, ont pu faire le déplacement», souligne M. Aït Ramdane, fils d'un otage. Car cette rencontre est le premier contact direct que les familles ont avec l'affréteur. Leur unique interlocuteur, jusqu'à peu, se cantonnait à la direction de l'armateur, International Bulk Carriers (IBC), une filiale de CNAN Group. Le représentant a ainsi tenté de rassurer, en expliquant que le contact entre l'entité jordanienne et les pirates somaliens est permanent et que les négociations avancent à grands pas. «Il a insisté quant au fait que l'affréteur déployait tout ce qui est en ses moyens afin d'aboutir au plus vite à la libération des otages. Le directeur de Lead Arrow estime que la situation évolue favorablement, et que le dénouement est proche», relate M. Aït Ramdane. Aucun détail supplémentaire quant aux négociations en elles-mêmes ou encore quant à la rançon et son montant n'ont toutefois été donnés par le responsable. «Nous avons soulevé le fait que le gouvernement algérien ne s'implique pas dans les tractations. Il nous a rétorqué que l'affréteur est le seul habilité et tenu de prendre attache avec les ravisseurs et de satisfaire leurs revendications», ajoute M. Achour. «Un regain d'espoir» Les familles sont sans nouvelles des marins depuis le 2 mars dernier, jour où elles ont reçu un unique appel téléphonique de la part des captifs. Le Jordanien aura-t-il apporté des informations quant à l'état dans lequel ils se trouvent ? «Le commandant de bord du MV Blida communique par téléphone tous les trois jours avec la compagnie jordanienne qui mène les négociations avec les pirates. Le responsable nous a assuré que celui-ci, lors de leurs contacts téléphoniques, a fréquemment fait part des bonnes conditions dans lesquelles se trouvent actuellement les marins. Ou tout du moins il est très rassurant quant à leur état de santé», explique M. Aït Ramdane. Mais les familles demeurent toutefois soucieuses de l'état, tant physique que psychologique, qu'afficheront les marins une fois rentrés à bon port. «Les deux entreprises, l'algérienne et la jordanienne, ont affirmé qu'une cellule d'aide sera mise en place afin de prendre en charge les 17 hommes. Tout sera mis en œuvre afin qu'ils oublient au plus vite cet épisode traumatisant», espère M. Achour, se projetant d'ores et déjà dans «l'après- libération». C'est dire si les proches des prisonniers ont ressenti un véritable regain d'optimisme à l'issue de cet entretien. Alors, si la réunion n'a pas apporté aux familles grandes nouveautés ou précisions quant à l'état d'avancement des négociations, elle aura surtout apporté aux épouses, frères ou enfants des prisonniers le plus important : de l'espoir.