En dépit des efforts déployés par la commission mixte chargée de la répression des fraudes en matière d'alimentation, notamment les viandes et tout produit présentant des risques d'intoxication, les abattoirs clandestins continuent de proliférer. De l'aveu même d'un responsable de la DCP de la wilaya de Constantine, «cette brigade, qui ne lésine pas avec le respect de la réglementation en ce qui concerne l'hygiène et la salubrité des produits exposés à la vente et des locaux d'abattage n'arrive pas à éradiquer complètement ces lieux qui peuvent être un quelconque local clandestin situé à la périphérie de la ville, l'arrière-cour d'une maison de la vieille ville ou bien un hangar délabré ». Régulièrement pourtant le groupe mixte composé des représentants des services agricoles, de la santé, de la DCP et des agents de l'ordre public, effectue des sorties inopinées dans les quartiers, notamment à Oued El Had, Chaâb Ersas, Souika, ou dans la localité d'El Meridj, et la plupart du temps des saisies sont effectuées et des P.V. dressés. «Force est de constater, cependant, que juste après notre passage d'autres abattoirs voient le jour dans ces mêmes quartiers, tandis que d'autres ne font que changer de résidence pour s'installer à El Gammas, Sissaoui ou El Khroub», ajoute notre interlocuteur. Il suffit d'arpenter les ruelles de la vieille ville ou se rendre aux marchés de Daksi ou Oued El Had pour constater que la viande rouge non estampillée est cédée entre 500 et 600 DA/kg, beaucoup moins chère que les viandes proposées à la vente sur les étals des bouchers de la ville. Il s'agit là pourtant de morceaux nobles de bovins ou d'ovins. Il est précisé, par ailleurs, que normalement les agnelles de lait et les antenaises de moins de 5 ans sont interdites à l'abattage légal dans les locaux agréés et soumis au contrôle vétérinaire.