Soumettre les multinationales aux lois algériennes sans aucune complaisance apporte ses fruits et apaise les tensions. Tel est le rôle des inspecteurs du travail et tel a été l'heureux dénouement du conflit opposant des travailleurs grévistes de la SNC Lavallin, la multinationale canadienne opérant à Bir Rebaâ Nord (BRN), dans la périphérie de Hassi Berkine, à leur employeur. Ils ont observé un piquet de grève lundi dernier près de leur base de vie après la signification de la première fin de contrat à l'un de leurs collègues. Tous ceux qui se sont identifiés à lui avec l'approche de la fin des travaux de construction l'ont rejoint. Certains se sont déplacés à Hassi Messaoud pour impliquer l'inspection territoriale du travail dans le conflit. Après plusieurs rounds de négociations, les deux parties ont été invitées à une séance de conciliation à Hassi Messaoud. Selon le procès-verbal de réunion n°150/2011, signé en fin de semaine, les travailleurs ont tenu à exprimer et noter noir sur blanc leur ferme résolution à se faire respecter et imposer la stricte application de la réglementation en vigueur, y compris la révision des conditions générales de travail dans cette zone désertique isolée et très rude. Les délégués des 16 grévistes ont souligné le recours systématique au licenciement de tout travailleur osant râler ou exprimer un mécontentement concernant ses droits fondamentaux, y compris celui d'être tenu au courant des raisons réglementaires de sa fin de contrat. Ainsi, le chef de département de gestion du personnel de la SNC Lavallin, présent à la réunion qui s'est tenue jeudi à Hassi Messaoud, a expliqué que les travaux d'ingénierie civile et de construction sont effectivement en voie d'achèvement dans le projet de Bir Rebaâ Nord et que des fins de contrat seront incontestablement signifiées aux travailleurs. La nouvelle donne est l'engagement de l'employeur à reprendre les ouvriers justifiant de qualifications spécifiques autres que celles de simples ouvriers de labeur dans la suite du projet et de dresser un listing des manœuvres pour les rappeler en cas de besoin. L'employeur s'est également engagé à réviser et régulariser les contrats des électriciens et de rappeler les deux premiers ouvriers dont la révocation a suscité le mouvement de solidarité par le reste des collègues. Nous apprenons, par ailleurs, qu'en plus de la prise en charge des requêtes des ouvriers, locaux pour la plupart, la SNC Lavallin s'est engagée à payer les deux jours de grève en signe de bonne volonté.