Quatorze jours après l'annonce des résultats officiels des élections locales partielles de Kabylie, le FFS se déclare « satisfait » du score qu'il a réalisé. « Sans verser dans l'arithmétique électorale, nous avons obtenu un nombre de sièges supérieur à celui de l'ensemble des partis réunis », s'est enorgueilli Karim Tabbou, secrétaire national chargé de la communication. Lors d'une conférence de presse animée, hier, au siège du parti à Alger, le porte-parole du FFS a aussi expliqué les raisons de cette réaction tardive, sur des élections ayant eu lieu le 24 novembre dernier, par le souci de « mieux analyser » le déroulement et les résultats de ce scrutin en écoutant, à la fois, les élus aux assemblées populaires communales et de wilayas ainsi que les militants ayant surveillé l'opération de vote. Au-delà des chiffres obtenus, le parti de Hocine Aït Ahmed trouve que sa participation à ces élections était capitale. « Le FFS a rendu visible le champ politique », s'est félicité M. Tabbou. Ali Laskri, premier secrétaire du parti, lui a emboîté le pas : « Ils (le pouvoir et ses relais) n'ont pas réussi à reconfigurer la carte politique en Kabylie. » C'est une victoire, aux yeux des dirigeants du FFS. M.Laskri voit que le but recherché par la participation de son parti a été atteint. « Le FFS a relevé le défi de participer à ce scrutin pour, surtout, réhabiliter la pratique politique, recréer le débat et une vie politique et assurer une gestion citoyenne et participative des affaires locales », a-t-il précisé. Revenant sur l'installation des P/APC et P/APW (opération clôturée la semaine dernière), les deux conférenciers ont démenti l'existence d'alliances avec d'autres formations politiques présentes dans ces assemblées locales. M. Laskri a préféré parler d'« arrangements arithmétiques ». « Il n'y a pas eu d'alliances politiques », a-t-il souligné. « Notre souci est celui de mettre en place les meilleurs moyens d'opérabilité dans le traitement des problèmes des populations locales et leurs préoccupations », a soutenu M.Tabbou tout en indiquant qu'il ne s'agissait pas de « chercher des traités d'amitié politiques ». Le porte-parole du FFS n'a pas manqué l'occasion pour décocher des flèches du Parthe à l'encontre du RCD. « Nous refusons de nouer des alliances sur la base d'aires démographiques et géographiques », a-t-il lancé à l'adresse de ce parti. Cependant, le FFS a appelé au rassemblement des forces démocratiques, lesquelles forces sont, aux yeux de M. Laskri, « pas uniquement au sein des partis politiques, mais aussi, dans les syndicats, le mouvement associatif... ». Les conférenciers ont expliqué leur absence lors de ces élections partielles dans certaines wilayas en dehors de la Kabylie par le fait que l'administration centrale leur a rejeté les dossiers de candidatures qui, selon M. Laskri, « étaient complets ». Il a indiqué, à cet effet, que des plaintes ont été déposées auprès de la justice. Au-delà, le parti de Hocine Aït Ahmed a critiqué le travail effectué par les médias publics et privés lors de la campagne électorale pour ces élections partielles. Il a jugé ainsi que « la couverture médiatique de cet événement a été bien en deçà des demandes d'information des citoyens, des enjeux sociopolitiques et des intérêts en présence et en compétition ». Il a mis à l'index des dirigeants de journaux, sans toutefois les citer, qui ont préféré une « publication partielle et partiale des écrits des correspondants locaux ». « Cela témoigne de la distance de ces derniers (correspondants) de leur hiérarchie et en conséquence de cette hiérarchie d'avec le lecteur électeur », est-il souligné dans la déclaration liminaire, lue lors de la conférence de presse par le premier secrétaire du FFS, lequel a estimé : « A la lumière de ce scrutin, force est de constater que les médias, y compris privés, demeurent loin de l'information et continuent de confondre cette dernière avec l'opinion. » S'agissant de la date de la tenue du congrès du parti, M. Laskri n'a pas été précis : « Le congrès se tiendra lorsque toutes les conditions nécessaires seront réunies. » Le parti d'Aït Ahmed a qualifié la loi française du 23 février de « stupide » et d'« indécente » qui « obéissait beaucoup plus à des calculs politiciens et électoralistes ».