-Avril 2001 : Alors que la Kabylie se préparait à célébrer le 21e anniversaire du printemps amazigh, Massinissa Guermah, lycéen, est assassiné dans une brigade de gendarmerie à Béni Douala (Tizi Ouzou). Deux jours plus tard, autre provocation à Amizour (Béjaïa) : deux collégiens sont enlevés par des gendarmes devant leur instituteur, et passés à tabac dans les locaux des services de sécurité. Ces événements donnent lieu à des manifestations, grèves et marches en Kabylie. La riposte du pouvoir est sanglante : une centaine de morts et plus de 5000 blessés. Trois coordinations principales constituant le mouvement citoyen des archs voient le jour à Tizi Ouzou, Béjaïa et Bouira pour canaliser la rage populaire. -Juin 2001: Une plateforme de revendications, dite d'El Kseur, est adoptée, incluant quinze points concernant notamment la prise en charge urgente par l'Etat de tous les blessés et familles des martyrs de la répression, le jugement par des tribunaux civils de tous les auteurs et commanditaires des crimes, le départ des brigades de gendarmerie et la satisfaction de la revendication amazigh dans toutes ses dimensions. Sur le terrain, l'adhésion de la population aux actions du mouvement est sans faille. Des démonstrations de rue inédites sont organisées comme la marche du 14 juin 2001 à Alger, qui draine plus de deux millions de manifestants. -Janvier 2005 : S'ensuit le rejet avec succès des échéances électorales (locales, législatives et présidentielles). Le mouvement citoyen de Kabylie est invité au dialogue avec le pouvoir pour la mise en œuvre des revendications. Un accord pour leur concrétisation est signé entre le chef du gouvernement et une délégation du mouvement. Les résultats sont maigres. Déçue, la population divorce avec les archs. L'activité citoyenne est mise en veilleuse. Le pouvoir réussit ainsi à arracher à la rue un mouvement d'essence populaire qui a canalisé, rassemblé puis mobilisé la population de Kabylie. -Mai 2006 : «Le dialogue est terminé !», annonce sentencieusement le ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, au lendemain du départ de Ouyahia de la chefferie du gouvernement en mai 2006. Divisé, le mouvement finit par imploser. -Janvier 2011 : La coordination des archs tente de revenir sur scène, à travers une déclaration, sur le thème : «Pour la réunification du mouvement». -12 janvier 2011 : D'anciens délégués du mouvement citoyen organisent un meeting à Tizi Ouzou, devant plusieurs centaines de personnes. Les animateurs, Mustapha Mazouzi et Rachid Allouache, lacent un appel «à tous les anciens délégués des archs, dont Belaïd Abrika, pour la réunification des rangs en plaçant l'intérêt suprême de la plateforme d'El Kseur au-dessus de toute autre considération». L'appel est resté sans écho.