Des centaines, voire des milliers de citoyens iront en pèlerinage à Béni Douala, précisément sur la tombe de Guermah Massinissa, première victime du Printemps noir. Demain, cela fera exactement deux années que le jeune lycéen Massinissa Guermah, dit Moumouh, innocent, a été ciblé par des gendarmes à l'intérieur même de la brigade de gendarmerie de Béni Douala par des tirs à balles réelles. Ces balles lui seront malheureusement fatales, mais pas uniquement pour lui, également pour les 122 martyrs du printemps noir qui le suivront et les milliers de blessés et handicapés à vie. Le bureau régional du RCD à Tizi Ouzou a rendu publique, hier, une déclaration pour rappeler qu'il y a deux années la célébration du 21e anniversaire du Printemps amazigh s'était terminée par un bain de sang dont “la gendarmerie corps constitué de l'Etat, censé assurer l'ordre et la sécurité citoyenne, a tiré sur des jeunes sans défense parce qu'ils ont osé revendiquer leurs droits”. C'est ainsi que le “meurtre” de Guermah Massinissa, “commis froidement dans les locaux de la gendarmerie, montre toute la haine que voue ce régime à l'endroit de la Kabylie”. Le parti de Saïd Sadi accuse Bouteflika et Zerhouni, pour qui 123 assassinats exécutés en toute impunité ne suffisent pas à assouvir la soif, d'être derrière l'anarchie et l'insécurité qui règnent en Kabylie. K. S.