Le service civil, l'une des revendications majeures des médecins résidents, «n'est pas à l'ordre du jour de la conférence nationale des doyens des sciences médicales», a précisé hier le professeur Moussa Arada, doyen de la faculté de médecine d'Alger, en marge de cette conférence. «Il y a manifestement une disparité sur le plan national en ce qui concerne la couverture sanitaire. Le Sud est sous-médicalisé. Si la couverture sanitaire était équitable entre le Sud, les Hauts-Plateaux et le Nord, il n'y aurait pas de service civil», a souligné le président de la conférence nationale, expliquant que le service civil n'est qu'un CDD. M. Arada estime que des mesures attractives telles que les primes d'éloignement, le logement et l'amélioration des conditions de travail peuvent régler les problèmes du service civil dans les régions dites enclavées. Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, est revenu sur le déficit en médecins spécialistes dans certaines régions du pays : «Il y a des régions où il y a des déserts médicaux.» Les travaux de cette conférence nationale dureront deux jours. Avec la participation des enseignants et des représentants des étudiants en graduation et en post-graduation, le débat est axé essentiellement sur les revendications des étudiants en médecine, en pharmacie et en chirurgie dentaire. Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, a estimé que pour les questions relatives à la pédagogie, aucun responsable ne peut se prononcer sans consulter les spécialistes : «Il est impossible pour le ministère de procéder à une quelconque décision sans consulter la communauté universitaire.» Pour la qualité de la formation, réclamée par les étudiants des différentes facultés de sciences médicales, selon les dires du ministre de l'Enseignement supérieur, «le problème est très simple. Il est d'ordre pédagogique. Et c'est à l'université de le prendre en charge». M. Harraoubia affirme que les deux ministères de l'Enseignement supérieur et de la Santé sont prêts à prendre les mesures nécessaires afin de concrétiser tous les points qui feront objet de consensus. Pour sa part, le professeur Arada a déclaré que la qualité de la formation est la revendication de tout le monde : «Personne ne peut avoir le monopole de dire je veux la qualité de la formation, cette dernière nous la revendiquons tous.» Pour l'élaboration d'une plateforme de revendications communes, quatre ateliers ont été ouverts hier après-midi. Les rapports finaux seront adoptés aujourd'hui.