Photo : Makine F. Alors que les médecins résidents, en grève de trois jours depuis avant-hier lundi, comptent durcir leur mouvement, deux des trois tutelles concernées par leurs revendications socioprofessionnelles et pédagogiques à savoir les ministères de la Santé, de l'Enseignement supérieur ont affirmé que le dialogue avec les protestataires n'a jamais cessé. Quant au ministère de la Défense, il juge irrecevable la demande d'une dispense du service national. « Nous maintiendrons notre mouvement jusqu'à la satisfaction de la totalité de nos revendications ». Telle est la réponse de Sid Ali Marouane, membre du collectif des médecins résidents algériens (CAMR) pour qui le taux de suivi de la grève avoisine les 95%. En attendant, le CAMR a déjà entamé un dialogue avec le ministère de l'Enseignement supérieur par le biais du doyen de l'université de médecine d'Alger sur l'abrogation de l'article 8 de l'arrêté ministériel n°709 et relatif aux examens sanctionnant et validant des années intermédiaires (de la 2e à la 5e années). « Nous serons fixés sur cette question à partir d'aujourd'hui », indique M. Marouane. Dans le même contexte, M. Khraïfia, responsable de la communication au niveau du ministère de l'Enseignement supérieur, a expliqué que les trois doléances des médecins résidents ont été confiées à la conférence nationale des doyens de facultés de médecine (CNDFM). « La tutelle les a chargés de s'occuper d'une partie des problèmes qui entravent les médecins résidents sur le plan de la formation supérieure », explique-t-il. Ce que confirme le doyen de l'université de médecine d'Alger, Arada. « Notre institution s'est engagée à prendre en charge le volet pédagogique ». Selon lui, l'arrêté n°709 relatif à la suspension des années intercalaires sera présenté incessamment au niveau de la conférence pour une seconde lecture en vue de son application officielle. « Les équipes de formations composées essentiellement de 11 doyens de faculté de médecine, d'enseignants, de représentants pédagogique et de délégués du collectif des médecins résidents seront conviées ce jeudi à une réunion pour débattre cette question et établir un programme de rencontres pour parler des autres revendications », a-t-il annoncé. S'agissant du statut du médecin résident et praticien en formation post-graduée, M. Arada a souligné qu'une commission a été mise en place pour revoir le statut en vigueur depuis 1994. Du côté du ministère de la Santé, concerné par les demandes d'augmentation des primes, on affirme que le « dialogue est maintenu », même si les médecins résidents se disent « méprisés » par le département de M. Ould Abbès Au sujet de la dispense du service national, une revendication qui s'adresse au ministère de la Défense, le lieutenant-colonel Smaïl, responsable au niveau de la direction de communication du MDN, rappelle que le service militaire est un devoir soumis à une loi. « Les médecins âgés de 30 ans et plus ne sont pas concernés. Par contre, ceux âgés de moins de 30 ans doivent passer leur service national », indique l'officier supérieur tout en précisant que « ceux qui sont toujours en formation peuvent présenter un certificat d'études au niveau du bureau de recrutement du service national pour bénéficier d'un sursis ».