Photo : Mahdi I. La session extraordinaire de la conférence nationale des doyens des Facultés des sciences médicales s'est ouverte hier à Alger. Cette réunion devant prendre fin aujourd'hui, s'est élargie, compte tenu de la vague de protestation paralysant la quasi-totalité des universités, aux enseignants et aux représentants des étudiants de graduation et de post-graduation. La rencontre est consacrée à l'examen des revendications émises par les étudiants en sciences médicales des deux cycles de graduation (médecine, pharmacie et chirurgie dentaire) et de post-graduation (résidents). Organisés en séances plénières et ateliers par spécialité et par cycle, les travaux de cette session se solderont aujourd'hui par une série de recommandations. Elles seront soumises au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Les débats portent, d'ailleurs, sur la plate-forme des revendications soumises par les trois disciplines aux ministères de tutelle. Elles diffèrent selon les aspirations des étudiants de chaque spécialité. «L'essentiel est, selon le doyen de la faculté de médecine, le Pr Arrada, de parvenir à des propositions contribuant à l'amélioration de la qualité de l'enseignement dans les trois facultés». C'est aussi le vœu émis par les représentants des étudiants, venus confirmer leur démarche participative à tous les débats et concertations permettant à l'université algérienne d'aller de l'avant. Cette détermination a, d'ailleurs, fait dire au ministre du secteur, Rachid Haraoubia, que son département, ainsi que celui de la santé mettront en œuvre les décisions dégagées au cours de cette rencontre, pourvu qu'elles soient prises dans un cadre purement scientifique et pédagogique. «Ce qui nous permettra de répondre favorablement aux revendications légitimes de ce corps important de la communauté universitaire, notamment l'amélioration de la qualité de la formation dans ces trois disciplines», a souligné le ministre appelant les étudiants contestataires à rejoindre leurs universités respectives. S'adressant aux représentants des étudiants, le ministre de la Santé, Saïd Barkat a invité les participants à plus de concertation, pour trouver une issue à tous les problèmes. «Il y a certes des problèmes, dont nous pouvons régler par le dialogue mais il faut qu'il y ait des interlocuteurs», a souligné le ministre. « DEDIABOLISER LE SERVICE CIVIL » Les protestataires revendiquent l'amélioration des conditions de formation, un enseignement de qualité ainsi que la révision du statut particulier. Des doléances auxquelles les deux ministres semblent attentifs. Ce qui n'est guère le cas pour l'abrogation du service civil. Le ministre de la Santé, s'est déjà exprimé à ce sujet estimant que cette décision ne relève pas de ses prérogatives. Le doyen de la faculté de médecine a, à cet effet, souligné que si la couverture sanitaire des wilayas du Sud et des Hauts plateaux était identique à celle des wilayas du Nord, il n'y aurait pas de service civil. Selon le Pr Arrada, le service civil devrait être conçu comme un acte de solidarité des populations du nord vis-à-vis des populations du Sud. «Il faut dédiaboliser le service civil. Il suffit seulement d'agir sur la durée et créer les conditions de prise en charge par des pôles sanitaires au niveau de certaines régions du pays», a-t-il souligné.