Le FMI, le G20 et les pays du BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et l'Afrique du Sud) tentent tant bien que mal de sortir l'économie mondiale de sa crise. 30 % des banques examinées par le FMI ont des ratios de fonds propres inférieurs à 8% de leur bilan », a précisé José Vinals, conseiller financier du FMI, repris par Le Figaro. Les besoins de financement des banques sont de l'ordre de 3600 milliards de dollars dans les deux prochaines années, précise-t-on de même source. Quatre ans après l'éclatement de la bulle immobilière américaine et la déconfiture des crédits «subprime», les Etats-Unis, l'Europe et le Japon sont très loin d'avoir réglé leurs problèmes. Partout «l'Etat et les ménages restent lourdement endettés, à des degrés divers, et la santé des institutions financières ne s'est pas rétablie au rythme de la reprise de l'économie dans son ensemble», avertit le FMI dans son rapport semestriel sur les risques financiers, publié la semaine dernière. Il n'est plus possible de continuer d'injecter des liquidités, selon M. Vinals. Si la crise des dettes souveraines de la zone euro focalise l'attention, «les Etats-Unis et le Japon seraient tous deux très sensibles à un relèvement de la charge de la dette si les taux d'intérêt devaient monter substantiellement par rapport à leurs niveaux actuels». Le FMI a calculé que l'Etat japonais devra cette année emprunter sur les marchés l'équivalent de 56 % de son PIB pour refinancer la dette publique qui vient à échéance en 2011. Le Trésor américain arrive en second avec un besoin de financement égal à 29 % du PIB, suivi par la Grèce, l'Italie, la Belgique, le Portugal et la France dont les programmes d'émissions publiques dépassent 20 % de leur PIB. En Europe, presque tous les établissements en Grèce, en Irlande, au Portugal, de nombreuses petites caisses en Espagne, quelques banques régionales en Allemagne ont perdu l'accès aux marchés. Le conseiller financier du FMI attend beaucoup des «stress tests» qui seront lancés en juin tout en espérant qu'ils seront suffisamment crédibles et stricts. Les banques qui ne sont pas viables ne devront plus exister sous leur forme actuelle, pour lui. En revanche, le FMI ne s'inquiète pas trop des conséquences sur le système financier mondial des séismes au Japon et des risques géopolitiques dans les pays arabes car leurs effets seraient «limités», selon le Fonds. L'exposition des banques américaines, européennes et japonaises est «d'environ 330 milliards de dollars», pas plus. Avec cette précision pour les banques françaises, «exposées à hauteur de 12 milliards de dollars dans les Emirats arabes, 22 milliards au Maroc, 19 milliards en Arabie Saoudite et 17 milliards en Egypte». 7 économies sous la loupe du G20 Les finances des Etats-Unis, de la France, de l'Allemagne, du Japon, du Royaume-Uni, de la Chine et de l'Inde seront décortiquées, indique Le Figaro. Réunis à Washington, la semaine dernière, les pays du G20 ont réussi à se mettre d'accord sur ces sept pays dont l'impact sur les déséquilibres économiques mondiaux sont les plus importants. Il s'agit des membres de l'ancien G5 des années 70 : les Etats-Unis, la France, l'Allemagne, le Japon et le Royaume-Uni, auxquels viennent se greffer deux puissantes économies émergentes, la Chine et l'Inde. Ces pays, qui pèsent chacun plus de 4% de l'économie mondiale, «sont clairement les plus systémiques», d'après la ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, qui présidait la réunion. Ils vont donc faire l'objet d'une «évaluation approfondie» de leurs finances. Plus concrètement, les pays du G20 analyseront l'évolution depuis 1990 ainsi que les projections jusqu'en 2015, de plusieurs de leurs variables parmi lesquelles les finances publiques, les comptes extérieurs, l'épargne et la dette du secteur privé. L'objectif de cette démarche est de livrer des recommandations à suivre pour ces pays. Pour les Etats-Unis, il s'agira ainsi de réduire le triple déficit budgétaire, commercial et de l'épargne des ménages. Pour la Chine, il s'agira de passer d'une croissance tirée par les exportations à une croissance dopée par la demande intérieure. Les pays richement dotés en ressources naturelles devront également donner de l'élan à leur consommation. Sur le volet des flux de capitaux au sein du système monétaire international, les pays émergents ont demandé une évaluation stricte des pays qui augmentent la masse monétaire mondiale, comme les Etats-Unis ou le Japon. Plus globalement, les pays du G20 s'engagent aussi à donner des chiffres plus fiables et récents sur l'état de leur production de pétrole s'ils en ont une, ou de leurs stocks. Les BRICS à la rescousse Par ailleurs, les cinq pays du BRICS émergents représentent 45,5% de la population mondiale et ont quasiment tous un taux de croissance supérieur à la moyenne mondiale de 4,4% (Brésil 4,5%, Russie 4,1%, Inde 8,4%, Chine 9,6%, Afrique du sud 3,5%) peuvent sauver l'économie mondiale si ils coopèrent entre eux, selon les observateurs. Selon le rapport de McKinsey Global Institute, les pays du BRICS figurent dans le top 7 des Etats dont les villes afficheront la plus grande croissance économique à l'horizon 2025, rapporte le site Témoignages. Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères, Cui Tiankai, a déclaré lors d'une conférence de presse tenue la semaine dernière sur l'île de Sanya en mer Chine, que la coopération entre les pays BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) favorisera l'élimination des conséquences de la crise mondiale. «Les pays BRIC apportent une contribution importante au rétablissement de l'économie mondiale. La coopération entre les pays BRIC est un nouveau type de coordination des pays avec des modèles de développement social et économique différents », a-t-il avancé. En dépit de la crise économique et financière, le volume commercial entre ces cinq puissances émergentes, de 2001 à 2010, a augmenté à un taux annuel de 28% pour atteindre près de 230 milliards de dollars, a précisé Radio Chine Internationale.