Toutes les rues à forte concentration automobile dans la ville de Bouira sont devenues des chasse-gardées pour de nombreux jeunes qui les accaparent en y délimitant des «parkings gardés» et payants. Ainsi, tout automobiliste qui y gare sa voiture se voit aussitôt aborder par le gardien qui lui fait remarquer sa «présence». Dans la plupart des cas, les automobilistes, craignant pour leurs véhicules, paient sans rechigner. Le tarif est le même, 20 DA la place, quel que soit la durée du stationnement, 5 minutes ou 12 heures. Mieux encore, même si le chauffeur laisse une personne dans son véhicule, le gardien exige son «dû». L'impunité et l'indifférence des autorités aidant, ces «chômeurs» voient ainsi un véritable filon d'or leur tomber du ciel, et ce, sans payer le moindre impôt à la municipalité, à laquelle, dans la logique des choses, devraient revenir l'organisation et la gestion de ce type de parking sur la voie publique. Le chômage gagnant de plus en plus les jeunes dans toutes les catégories sociales, les autorités n'ont pas d'autre choix que de fermer les yeux devant ces pratiques illégales pour non seulement éviter tout prétexte à l'émeute, mais aussi permettre à ces jeunes de s'occuper et gagner leur pain, fut-il illicitement.