Le conflit des travailleurs de l'Unité de production des peintures de Souk Ahras (UPPSA), avec leur tutelle se corse et rien n'augure le dénouement de la crise qui persiste depuis plusieurs semaines. Jeudi dernier, l'ensemble des travailleurs ont observé un arrêt de travail accompagné d'un sit-in à l'intérieur de l'usine. Une augmentation des salaires et de la prime de nuisance à 50%, la révision des délais et des paramètres de promotion, la généralisation des prêts dans le cadre de la gestion des œuvres sociales pour toutes les catégories des employés de l'entreprise, sont les principales revendications des grévistes. A l'échelle locale, un problème de représentativité syndicale a été soulevé par les contestataires qui se disent privés du droit à l'exercice syndical depuis décembre 2008, date du renouvellement de la section de l'unité. Laquelle avait fait à l'époque l'objet d'une décision d'annulation émanant de l'union de wilaya. Les changements opérés au niveau de cette dernière structure, en mai 2009, seront suivis par une correspondance signée par le secrétaire national El Hachemi Benmouhoub, déclarant nulles et non avenues toutes décisions prises par la défunte union de wilaya. Depuis cette date, aucune décision n'a été prise au sujet de l'actuelle section de l'unité, restée dans une situation confuse. Le personnel recruté dans le cadre du dispositif d'assistance à l'insertion professionnelle (DAIP) a rallié le mouvement en guise de protestation contre leur emploi à titre temporaire. Le taux de suivi de la grève a dépassé, le premier jour, les 75% avec un service minimum assuré par une partie des employés. Effet boule de neige assuré Approché par nos soins, Mustapha-Kamel Dahmani, le directeur de l'unité, a insisté sur le caractère syndico-syndical du conflit, tout en annonçant la prise en charge de la majorité des points répertoriés dans la plateforme de revendications par les responsables du Groupe d'entreprise de pharmacie et de chimie (GEPHAC), qui sont en concertation avec les représentants des travailleurs. «Tout a commencé avec le renouvellement de la section syndicale de l'unité en 2008. Depuis cette année-là, nous nous trouvons dans une situation fort éprouvante et les tiraillements que vous constatez entre travailleurs risquent d'avoir des conséquences néfastes sur la stabilité d'une usine des plus performantes de la région. Nous souhaitons une solution à ce problème qui dépasse nos prérogatives dans les meilleurs délais», a-t-il déclaré. Il ajoutera, à ce titre, qu'il a avisé officiellement les unions locales et de wilaya, et en a même informé Sidi-Saïd dans une correspondance (copie remise à El Watan) sans jamais produire les effets escomptés. S'agissant des augmentations, il rappellera que les travailleurs avaient bénéficié, en 2010, d'une hausse de 20% des indemnités. Même si le conflit de l'UPPSA revêt un caractère interne, il reste aux élus et aux autorités locales de mesurer la portée d'une contestation dont l'enjeu est avant tout socioéconomique. Toute déstabilisation d'une entreprise qui emploie plus de 350 travailleurs et assure des débouchés pour plusieurs autres centaines d'employés temporaires, de transporteurs, de démarcheurs, de commerçants et autres, serait synonyme d'un début de bradage déclaré à demi-mot. L'usure adoptée comme mode d'emploi par le syndicat de Sidi-Saïd, le rôle peu visible des responsables à tous les niveaux, ceux du groupe, entre autres, ne sont pas pour faciliter les choses.