Les précipitations ayant affecté la wilaya de Aïn Defla ces dernières 48 heures, ont été bien accueillies par les agriculteurs, particulièrement ceux activant dans la filière des céréales. D'aucuns ont, en effet, affiché un certain optimisme, d'autant que de sérieuses menaces planaient sur la prochaine récolte, en raison d'un stress hydrique qui aura duré plus d'un mois et demi, estiment des concernés. La sécheresse avait coïncidé avec la période de remplissage du grain. Le déficit hydrique de l'ordre de 60 mm, selon des sources proches du secteur agricole, risquait de compromettre les prévisions des céréaliculteurs. Pour écarter ce scénario, les services de l' Office national de l'irrigation et drainage (ONID) ont lancé, la semaine dernière, la campagne d'irrigation d'appoint impliquant un quota de 40 millions de mètres cubes, a indiqué Abdelkader Dahmani, directeur de l'office. Une opération jugée tardive, selon certains agriculteurs déçus. Cependant, rétorquera le responsable de l'ONID, il incombe aux agriculteurs de solliciter l'office pour qu'il procède aux opérations d'irrigation au moment propice. Dans ce sillage, le même intervenant fera observer qu'il est de tradition que les céréaliculteurs de la région n'aient pas souvent recours à l'irrigation. Sur un autre plan, soulignons que le tarif arrêté pour cette campagne est de 4000 DA/ha. Les concernés peuvent solliciter jusqu'à trois irrigations au maximum. Au total, 900 à 1000 ha reçoivent l'apport en irrigation au niveau de la plaine d'El Amra et El Abadia (zone ouest) et plus de 20 000 ha pour la région du Haut Cheliff). Les craintes d'une météo en défaveur de la culture céréalière n'est pas l'unique facteur d'inquiétude sur la récolte, estiment d'autres. Ces derniers avancent, en outre, le problème lié au déficit en matériel d'irrigation. Celui-ci étant indisponible et nettement au-dessus des capacités financières des agriculteurs quand on peut s'en procurer, a indiqué la même source. L'autre difficulté qui pouvait influer négativement sur les rendements sont les conflits qui minent certaines exploitations agricoles où le travail connaît des perturbations, a encore ajouté le même intervenant. Bon an, mal an, la wilaya de Aïn Defla à vocation agricole, aspire à améliorer son classement dans cette filière et à se hisser au rang de wilaya «nourricière», comme souhaité par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa. En tout état de cause, les responsables du secteur et les agriculteurs prévoient une production appréciable à l'issue de la campagne moissons-battage 2011, de l'ordre de 1,5 million de quintaux répartis sur 77 000 ha, d'après les services de la DSA.