Les étudiants en aéronautique à l'université Saâd Dahleb de Blida sont en grève illimitée depuis le début de cette semaine. Ils revendiquent notamment plus de moyens humains et matériels dans leur département, le droit au stage à Air Algérie ainsi qu'une convention liant l'université de Blida avec cette compagnie aérienne, et ce, pour plus de transparence dans les opérations de recrutement. La Fonction publique ne reconnaît pas leur diplôme et ils n'ont aucune garantie qu'Air Algérie, qui exerce un quasi-monopole sur l'aviation civile locale, les embauche. «Au lieu de favoriser le recrutement des sortants de notre département, le seul en Algérie qui forme dans l'aéronautique civile, Air Algérie privilégie les diplômés de l'université de Bab Ezzouar, qui n'ont rien à voir avec ce domaine et leur assure des stages à l'université de Blida. Non seulement c'est une aberration, mais cela va tout à fait à l'opposé des recommandations émanant de l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI)», insistent des étudiants grévistes. Ces derniers ajoutent : «Air Algérie possède du matériel délaissé, non utilisé et ne veut même pas le céder aux étudiants en aéronautique pour qu'ils l'utilisent à des fins pédagogiques. A cause du manque de moyens, le côté pratique est presque inexistant à notre niveau.» Cette «indifférence» d'Air Algérie se passe au moment où le célèbre constructeur canadien d'avions Bombardier se dit prêt à faire don, aux étudiants d'aéronautique de Blida, du fuselage d'un avion Challenger 300. C'est son déplacement en Algérie qui cause problème puisque le coût de son transport est estimé à près d'un milliard de centimes. Dans tous les cas, ce sont les étudiants en aéronautique qui sont les premières victimes…