Les pensions des 47 500 anciens combattants algériens dans l'armée française revalorisées. 10 000 nouvelles demandes de pension sont enregistrées chaque année, selon l'ambassade de France à Alger. La France a reçu 47 demandes d'indemnisation de victimes des essais nucléaires effectués de 1960 à 1967 dans le Sud algérien. Ce chiffre, donné par Xavier Driencourt, ambassadeur de France, hier lors d'une conférence de presse à Alger, est loin de refléter les graves conséquences de ces essais sur la santé des populations ayant vécu ou vivant aux alentours des zones irradiées. Sur les 47 demandes, 17 ont été déposées par des victimes civiles, a précisé Philippe Pages, directeur du service des anciens combattants auprès de l'ambassade de France à Alger. Le reste, soit 30 demandes, ont été formulées par d'anciens militaires algériens et français. Ces demandes, transmises aux services compétents en France, sont en cours d'étude, a assuré M. Pages. La lenteur dans le traitement des dossiers peut s'expliquer, selon lui, par le fait que la loi ait été mise en application depuis seulement quelques mois. Le décret d'application date du 11 juin 2010. Vivement critiquée aussi bien en France qu'en Algérie par les associations de victimes, cette loi fixe trois conditions cumulatives pour la recevabilité des demandes d'indemnisation. Il faut ainsi justifier de sa présence dans des zones géographiques déterminées (Reggane) entre février 1960 et décembre 1967 et être atteint d'un des 18 cancers radio- induits tels que listés dans le décret d'application. Parmi ces cancers, l'on peut citer ceux du foie, du sein, de l'estomac, de la vessie, de l'intestin grêle, du rectum, du cerveau, du colon, des os, du rein et de l'ovaire. D'après M. Pages, l'indemnisation peut être réclamée, en cas de décès de la victime, par ses ayant droits (veuves ou enfants). Il a expliqué que les personnes concernées n'ont pas besoin de se déplacer en France pour la constitution et le dépôt de leur dossier, car elles peuvent le faire au niveau du service des anciens combattants de l'ambassade de France en Algérie. Mais aux yeux des associations, de par les conditions exigées, cette loi ne prend pas en charge l'ensemble des victimes de ces essais. Ces mêmes associations ont demandé à la France de décontaminer les zones irradiées.