Les anciens combattants algériens de l'armée française bénéficient du même taux que les combattants d'origine française. Le montant des pensions des Algériens anciens combattants de l'armée française va être multiplié par 4,25 pour atteindre 71,8 millions d'euros en 2011. L'annonce a été faite, hier, par l'ambassadeur de France à Alger, M. Xavier Driencourt et du directeur du service des anciens combattants à Alger, M. Philippe Pages dans une conférence de presse qu'ils ont animée hier. Les anciens combattants algériens de l'armée française bénéficient à la faveur de la réforme initiée depuis 2002 du même taux que les combattants d'origine française. Leur nombre, recensé, est de 47 500 personnes. Et le bureau d'Alger des anciens combattants de l'armée française accueille depuis sa réouverture en mai 2009, jusqu'à 10 000 demandes de reconnaissance par an. Une moyenne de 80% des demandes est acceptée, a affirmé M. Pages. Le coût de cette revalorisation est de 40 millions d'euros dont la moitié est versée aux Algériens. Elle est applicable automatiquement et à égalité sur le taux sans distinction pour les anciens combattants et aux veuves des anciens combattants. L'ambassadeur a présenté cette décision — revalorisation des pensions — sous un label plein de sous-entendus. “La France n'oublie pas les anciens combattants algériens.” Le bureau d'Alger des anciens combattants reçoit, selon son directeur, 16 000 visites. Le bureau n'est pas fait uniquement pour accueillir les anciens combattants, il fait aussi, à travers les entretiens, un bilan, une expertise que ce soit au plan social ou médical. Un fonds social est d'ailleurs créé pour venir en aide, financièrement, une fois non renouvelable pour certains anciens combattants. Au plan médical, le bureau d'Alger assure les consultations et fait exception par rapport aux anciens combattants résidant en France, par la gratuité des consultations. Par ailleurs, 350 anciens combattants bénéficient d'appareillages orthopédiques. Si pour les pensions des anciens combattants, le film les Indigènes de Bouchareb, ayant certainement joué un rôle, selon l'aveu de l'ambassadeur qui reconnaît qu'il a ému le président Chirac, il n'en est pas de même concernant les victimes des essais nucléaires. En effet, après la reconnaissance, la loi sur l'indemnisation des victimes est très restrictive. Elle limite, dans les critères d'accès au statut de victime, à la période allant de 1960 à 1967 et à la présence dans la région où ont été effectués les essais. Cela sachant que les effets de l'irradiation peuvent apparaître bien plus tard et affecter même d'autres générations étant donné que le sol demeure encore contaminé. Le diplomate n'a pas accepté de discuter de ce sujet. “C'est la loi. Elle est ainsi faite”, s'est-il contenté de dire. Il a, cependant, laissé entendre que d'autres aspects pourraient être ajoutés dans le cas où la commission nationale se réunirait à ce sujet. Selon le directeur du bureau des anciens combattants, 47 demandes ont été déposées dont 30 militaires algériens et français et 17 civils. Les veuves et les ayants droit peuvent bénéficier d'une indemnité, a-t-il précisé. Pour le reste, “rien n'est prévu par la loi”.