Les Algériens victimes des essais nucléaires français seront indemnisés au même titre que les Français. C'est ce qu'a déclaré hier l'ambassadeur de France en Algérie, Xavier Driencourt, lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a également annoncé la revalorisation des pensions des anciens combattants algériens. «Il y a un an à peine, les essais nucléaires français en Algérie étaient un sujet tabou. Aujourd'hui, il y a un début de reconnaissance grâce à la nouvelle loi promulguée en 2010 relative à l'indemnisation de toutes les victimes, françaises, algériennes et polynésiennes, des essais nucléaires», estime l'ambassadeur. Toutefois, cette indemnisation est conditionnée par un dispositif qui exige de la victime un justificatif de sa présence dans les zones où ont eu lieu les essais entre le 13 février 1960 et le 31 décembre 1967. Ce qui signifie que les victimes atteintes par les radiations, qui continuent jusqu'à aujourd'hui de contaminer la région saharienne, ne sont pas concernées. En outre, les victimes doivent être atteintes d'un des 18 cancers radio-induits tels que listés dans le décret d'application. L'indemnisation, par ailleurs, est possible aussi pour les ayants droits, les veuves ou les enfants des victimes aujourd'hui décédées. «Les victimes n'ont pas à se déplacer en France pour déposer leurs dossiers. C'est le service des anciens combattants qui est chargé de réceptionner les dossiers avant de les envoyer vers les services concernés en France. Nous avons reçu jusqu'à présent 47 dossiers dont 17 de la part de civils», précise le directeur du service des anciens combattants. Pour ce qui est des anciens combattants ayant combattu sous le drapeau français, leurs pensions sont multipliées par 4,25, fait savoir l'ambassadeur de France, précisant que les anciens combattants algériens touchent les mêmes pensions que les Français. Quant au montant des pensions militaires d'invalidité, elles sont fixées selon le degré d'invalidité. «Les orphelins majeurs de la France infirmes (les enfants des anciens combattants morts au champ de batailles) sont également pris en charge. Nous avons reçu jusqu'à présent la demande de 300 orphelins», conclut le directeur du service des anciens combattants.