Le Syndicat national des praticiens de santé public (SNPSP) ne lâche pas prise. Le chemin de la protestation demeure, pour cette organisation syndicale, l'ultime recours pour se faire entendre. Après une trêve de quelques mois, le syndicat s'est vu dans l'obligation de réinvestir la rue pour réclamer ses droits, notamment l'amélioration des conditions de travail des «blouses blanches». Le SNPSP a décidé d'y aller crescendo en organisant d'abord des rassemblements et des sit-in. Dans le cas où la tutelle ne répond pas favorablement à leurs revendications, le syndicat optera pour la radicalisation de ses actions en allant vers des grèves. «Au moment opportun, les structures habilitées du SNPSP se réuniront pour préparer le mot d'ordre de grève qui sera lancé à l'issue d'un conseil national extraordinaire», note M. Merabet. Dans le respect des résolutions qui ont sanctionné les travaux du conseil national tenu dans la wilaya de Jijel le 14 avril, le SNPSP organisera, aujourd'hui dans la matinée, son deuxième rassemblement, cette fois-ci devant le Palais du gouvernement. Au-delà de l'expression pacifique de mécontentement que va porter cette manifestation, le syndicat des praticiens tient à souligner, dans l'union, la détermination de ses adhérents à faire aboutir des revendications socioprofessionnelles justes et légitimes qui attendent une prise en charge depuis deux années, notamment l'amendement du décret exécutif n°09-393 du 24 novembre 2009 portant statut particulier. Rappelons qu'un premier sit-in a été organisé, jeudi dernier, devant le siège du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière. Des centaines de blouses blanches y avaient pris part pour exiger du ministre de la Santé, Djamel Ould Abbès, le respect de ses engagements. «M. Ould Abbès a promis et s'est même engagé publiquement à prendre en charge toutes les revendications de notre corporation. Pour l'heure, le secteur de la santé se débat dans de multiples problèmes et notre ministre ne fait rien, il est pire que les ministres qui l'ont précédé», déplore un syndicaliste qui estime que la participation à ce rassemblement doit être au cœur des préoccupations de chaque praticien car «si la cause est collective, la mobilisation, elle, dépend de l'engagement individuel et personnel de chaque médecin». Pour le syndicat, le recours à la contestation est inévitable et il est motivé, beaucoup plus, par le constat négatif établi par l'ensemble des praticiens. «Aucune revendication socioprofessionnelle, de la plus simple à la plus complexe, n'a été prise en charge. Nous revendiquons, depuis plusieurs années, l'amendement du statut particulier et son corollaire, le régime indemnitaire, qui sont étroitement liés, contrairement à ce que propose la tutelle qui veut à tout prix opérer une séparation», déplore un syndicaliste. Aujourd'hui, pour attirer l'attention des pouvoirs publics, le syndicat se déplacera chez le Premier ministre. Par ailleurs, le 5 mai prochain, le SNPSP provoquera un conseil national extraordinaire et rappelle, à cet effet, à l'ensemble de ses structures organiques la nécessité de tenir les assemblées générales locales afin de sanctionner, sur procès-verbaux, le vote du mot d'ordre de grève.