La production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'est contractée en mars en raison de l'insurrection en Libye et malgré la hausse des livraisons de l'Arabie saoudite et d'autres pays du Golfe, selon une enquête menée par Reuters et publiée hier. La production d'or noir des 12 pays membres du cartel ressort à 29,13 millions de barils par jour (bpj) en moyenne, contre 29,43 millions en février, montre cette enquête auprès de compagnies pétrolières, de responsables de l'Opep et d'analystes. En Libye, où les forces fidèles à Mouammar Kadhafi et les insurgés s'affrontent depuis plus d'un mois, la production a été réduite à 320.000 bpj en mars contre 1,58 million de bpj en janvier. Les livraisons du Nigeria ont également reculé. Pour compenser les perturbations de l'approvisionnement en brut libyen, l'Arabie saoudite, premier producteur mondial de pétrole, a porté sa production à environ 9 millions de bpj et les Emirats arabes unis et le Koweït ont également accrû les leurs. Notons par ailleurs que Pour la première fois, les pays du cartel de pétrole, l'OPEP, devraient engranger un millier de milliards de dollars de recettes de leurs ventes de pétrole si le cours du baril de brut se maintient au dessus de la barre des 100 dollars, selon l'Agence Internationale de l'Energie (AIE). Cependant, Fatih Birol, chef économiste à l'Agence Internationale de l'Energie, a indiqué que selon certaines indications, le nombre de barils exportés en 2011 resterait légèrement inférieur à celui de 2008, alors que le chiffre d'affaires de l'OPEP avait atteint 990 milliards de dollars. Ce sont les émeutes au Moyen Orient et en Afrique du Nord qui expliquent la flambée des cours dont le cartel est bénéficiaire. Beaucoup des pays de l'OPEP profitent de cette aubaine pour augmenter leurs dépenses publiques, en partie pour maintenir le calme parmi leurs populations, comme c'est le cas de l'Arabie Saoudite, qui vient d'annoncer un plan de 129 milliards de dollars sur plusieurs années, dont 35 milliards de dollars pourraient être déjà engagés en 2011. M. Birol estime que les prix élevés du pétrole ont commencé à "nuire à l'économie internationale", et s'est déclaré "Préoccupé pour les pays de l'OCDE, en particulier l'Europe".