L'Arabie Saoudite, premier exportateur mondial de brut, a révélé que sa production qui s'est élevée à 9,1 millions en février a été ramenée à 8,29 millions de barils par jour au mois de mars. Riyadh milite pour une baisse des prix de l'or noir pour rassurer les pays consommateurs. Une chute des prix du pétrole ne satisferait pas l'Algérie dont le quota de production a été ramené à 1,2 million de barils depuis les baisses successives de la production des pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole qui ont pris la décision de retirer 4,2 millions de barils par jour pour faire face à la dégringolade des prix du pétrole qui avaient atteint le record de 147 dollars le baril au mois de juillet 2008. «Le niveau actuel est meilleur que lorsqu'il était à 40 et 50 dollars, mais ce serait meilleur et raisonnable s'il était à 90..., voire 100 dollars le baril», avait indiqué Youcef Yousfi, en marge d'une conférence de presse qu'il avait tenue au siège de son département, à l'occasion des 50 ans de la création de l'Opep. La demande mondiale de pétrole est-elle en train de baisser? Si tel est le cas, quelles seront les conséquences sur les cours de l'or noir? «Le marché est approvisionné en abondance (...) et la demande asiatique est très forte», avait déclaré dimanche le ministre saoudien du Pétrole. Des propos qui ont, en partie, eu pour effet de provoquer une chute significative des cours de l'or noir, de l'ordre de 2,54 dollars lundi à New York. Les prix du pétrole qui ont atteint des niveaux jamais vus depuis le mois de juillet 2008 commencent à inquiéter sérieusement les pays consommateurs. Au mois de février dernier Riyadh avait annoncé qu'elle allait mettre sur le marché 700.000 barils supplémentaires par jour pour pallier la défection du pétrole libyen. Cette décision prise par l'Arabie Saoudite d'augmenter sa production pour compenser une éventuelle pénurie consistait surtout à faire face à la flambée des prix provoquée par la crise libyenne. Surprise! Le premier exportateur mondial de brut, a révélé dimanche que sa production qui s'est élevée à 9,1 millions en février a été ramenée à 8,29 millions de barils par jour au mois de mars. A quoi joue le Royaume wahhabite? Que signifie ce retrait de près de 900.000 barils par jour? Le marché mondial est-il suffisamment approvisionné ou consiste-t-il à faire baisser des prix du pétrole qui, semblent-t-il, mettent un frein à l'amorce d'une reprise de la croissance de l'économie mondiale? «Si l'économie est réellement en train de chuter, le prix (du pétrole Ndlr) chutera comme cela est arrivé en 2008» a prévenu le directeur général de l'Agence internationale à l'énergie. «L'Arabie Saoudite est prête à satisfaire toute demande de la part des clients», a déclaré le ministre saoudien du Pétrole Ali al-Nouaïmi à des journalistes à son arrivée au Koweït pour participer à un forum énergétique asiatique. Ali al-Nouaïmi a réitéré, pour la seconde fois depuis le mois de février, l'offre de son pays à augmenter sa production. Pour quel objectif? Certains observateurs n'hésitent pas à y voir une stratégie de la part de l'Arabie Saoudite pour gonfler sa manne financière. Alors que le patron de l'AIE faisait part d'une chute de la demande américaine et chinoise, premiers consommateurs mondiaux de brut, le secrétaire général de l'Opep, Abdallah El Badri, le secrétaire général de l'Opep, indiquait de son côté que les pays producteurs étaient «inquiets» du niveau élevé des prix du pétrole. A quoi joue l'Opep? Défend-t-elle avant tout ses intérêts ou ceux des pays occidentaux? «Les membres de l'Opep n'ont pas besoin de prendre de décisions hâtives et unilatérales», avait prévenu Massoud Mir Kazemi. Le président iranien, en exercice de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, avait réagi à la décision d'augmentation de la production de l'Arabie Saoudite. Le ministre iranien du Pétrole ne se privera certainement pas de rappeler à l'ordre ce cavalier seul du premier pays exportateur de pétrole.