Le verdict du procès des 14 prisonniers politiques sahraouis, dont 7 activistes des droits humains, qui a commencé mardi après avoir été reporté trois fois de suite, est tombé, hier, par la prononciation de peines d'emprisonnement. La cour d'appel d'El Ayoun, ville occupée du Sahara-Occidental, a condamné 7 de ces prisonniers à des peines allant de 7 mois à 3 ans de prison, selon l'ambassadeur de la RASD à Alger, Mohamed Yeslem Beisset. Ainsi, Brahim Noumria, Larbi Messaoud, Mohamed El-Moutaouakil et El Houssein Lidri ont été condamnés à 10 mois de prison ferme, Ali Salem Tamek à 8 mois, Aminatou Haïdar à 7 mois et El Wali Amaydan à 6 mois de prison ferme, précise notre source. Quant aux 7 autres restants, ils ont écopé de 2 à 3 ans de prison ferme. Les griefs qui ont été retenus contre eux étaient, entre autres, l'organisation de manifestation non autorisée, violence contre des agents publics et appartenance à une organisation non reconnue. Les avocats de la défense ont annoncé, selon notre source, qu'ils allaient faire appel. Car, ils estimaient qu'ils ont été condamnés, certes, sur la base de procès-verbaux rédigés par la police mais, en vérité, pour leurs activités en faveur des droits de l'Homme au Sahara-Occidental. L'organisation des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW), basée à New York, avait, pour rappel, adressé cette semaine une lettre au roi du Maroc Mohammed VI, pour lui demander de veiller à ce que les autorités marocaines « garantissent un procès équitable devant la cour d'El Ayoun, et cessent tout harcèlement et représailles contre les activistes des droits de l'Homme ». De son côté, Amnesty International a envoyé un observateur et l'Association le Sahara marocain (ASM), pourtant farouchement attachée au caractère marocain du Sahara-Occidental, a exprimé « sa solidarité » avec les 7 accusés, « malgré la divergence d'opinion politique ». L'ASM a affirmé dans un communiqué « être convaincue que ces personnes sont détenues pour leurs opinions ». Cela étant, le gouvernement marocain continue d'accentuer sa répression de la population des villes des territoires occupés du Sahara-Occidental. Le gouvernement marocain a renforcé son dispositif militaire et sécuritaire dans les villes occupées du Sahara-Occidental « par des unités militaires, de 20 000 soldats, vêtues en civil », selon l'agence sahraouie SPS. « Ces nouvelles unités sont vêtues en civil, et auront à aider les autres corps sécuritaires et militaires marocains dans leur répression quotidienne de la population sahraouie, en intifadha depuis presque 7 mois », a précisé la même source. Cette stratégie d'intimidation, d'assassinat et de torture, pour rappel, a eu déjà comme conséquence deux crimes odieux commis contre deux Sahraouis. Le président de la République sahraouie, Mohamed Abdelaziz, avait récemment interpellé le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, pour protéger la population civile dans les territoires occupés du Sahara-Occidental, soulignant que les mesures de répression contre ces populations, en plus d'être « en violation des normes les plus élémentaires des droits humains et du droit international, poussent la situation vers des massacres collectifs qui peuvent survenir à tout moment », rappelle-t-on.