Les militants égyptiens pro-démocratie ont appelé hier à des manifestations de masse à travers le pays vendredi pour «l'unité», après des violences meurtrières entre chrétiens et musulmans. Quinze personnes ont été tuées et plus de 200 blessées samedi lorsque des musulmans ont attaqué une église dans le quartier populaire d'Imbaba, en affirmant qu'une chrétienne convertie à l'Islam y était enfermée, selon un nouveau bilan du Conseil national pour les droits de l'homme. Les militants ont appelé Coptes (chrétiens d'Egypte) et musulmans à se rassembler pour dénoncer les divisions confessionnelles. Les appels à manifester à travers le pays et sur l'emblématique place Tahrir, le cœur de la contestation populaire qui a renversé l'ex-président Hosni Moubarak le 11 février, se sont multipliés sur les réseaux sociaux comme facebook et Twitter. Les autorités égyptiennes ont annoncé l'arrestation du «cerveau» des violences. Plus de 200 personnes soupçonnées d'être impliquées ont été arrêtées. Le gouvernement a promis de recourir à tout l'arsenal législatif disponible pour éviter de nouveaux affrontements. Le ministre de la Justice a affirmé dimanche que les lois criminalisant les attaques contre les lieux de culte et prévoyant jusqu'à «la peine de mort» seraient appliquées immédiatement. Les Coptes, qui représentent de 6 à 10% des Egyptiens, s'estiment discriminés dans une société en grande majorité musulmane. Ils ont été visés par plusieurs attentats, en particulier celui du nouvel an contre une église à Alexandrie (21 morts).