L'esprit de «houma» qui veillait sur le quartier n'est plus de rigueur. Les deux dernières malheureuses victimes sont toutes deux des femmes âgées d'une cinquantaine d'années et qui vivaient seules, l'une à Mohammadia et l'autre au Ruisseau. Les victimes, retrouvées mortes par des voisins de palier, ont été mortellement agressées et leurs agresseurs se seraient emparés de plusieurs objets de valeur. Mises en confiance, ces dames connaissaient, selon les premiers éléments de l'enquête, les présumés assassins, vite arrêtés par la police. Les personnes mises sous mandat de dépôt étaient accompagnées de leurs complices. But avoué des agresseurs : le vol, explique-t-on au niveau de la cellule de communication de la wilaya d'Alger (SWA). «La dame du Ruisseau est célibataire et d'une cinquantaine d'années. D'habitude très méfiante, elle connaissait l'un des accusés qui lui faisait des achats. Ce jeune, dont elle était loin de soupçonner les objectifs malveillants, s'est fait accompagner, le jour du meurtre, par ses copains. Après identification des empreintes digitales, le mis en cause a reconnu très vite les faits», racontent des voisins qui ne comprennent pas le geste du jeune «sans histoire». Les présumés accusés, mis sous mandat de dépôt, devraient être présentés devant le tribunal. Jetant également l'émoi parmi ses voisins, l'assassinat d'une enseignante de Mohammadia se serait déroulé dans les mêmes conditions et pour les mêmes motifs. «L'agresseur, voisin du quartier, connaissait l'infortunée à qui il faisait des achats. Selon les premiers éléments de l'enquête rendus publics, la victime a été sauvagement agressée par un groupe de jeunes qui lui ont subtilisé des bijoux», signale-t-on. Les agressions à Alger ne touchent pas seulement les personnes vulnérables, des femmes recluses chez elles, sans grande attache familiale. Les bagarres entre copains, qui tournent souvent mal, sont aussi à l'origine des délits constatés ces derniers mois, souligne-t-on à la cellule de communication de la SWA. «Les agresseurs n'ont pas toujours l'intention de donner la mort. Les enquêtes révèlent que les crimes sont dus souvent à des coups et blessures (CVB) qui entraînent la mort. Les agresseurs et les victimes sont des jeunes mineurs qui se connaissent. Ils agissent souvent sous l'effet de la drogue», constate-t-on. La police affirme que le nombre de meurtres «stagne plutôt». «Depuis le début de l'année, nous avons enregistré 17 meurtres. 33 personnes sont impliquées dans ces affaires. 20 mandats de dépôt ont été prononcés. Le taux d'élucidation est de 100%», affirme-t-on au niveau de la SWA.