Une note du DSP oblige les pharmaciens à assurer les gardes. La plupart des pharmacies n'assurent pas les gardes de nuit, encore moins pendant les week-ends et les jours fériés. Hormis quelques officines situées au niveau des artères principales du centre-ville, qui restent ouvertes jusqu'au matin, la plupart ferment au-delà de 22h, obligeant les malades à se déplacer d'une localité à une autre afin de se procurer les médicaments dont ils ont besoin. La direction de la santé avait, dans un passé récent, émis une note (portant le numéro 2967) où il était indiqué la liste des officines qui doivent assurer les gardes, sur une durée de 24 heures d'affilée (de 8h du matin au lendemain à 8h). Selon Zemmouchi Abderrahim, président du bureau d'Alger du Syndicat national algérien des pharmaciens d'officines (Snapo), «cette décision est en porte-à-faux avec les textes de loi existants, notamment la loi de 85/05, celle de 90/11, ainsi que le code de déontologie régi par le décret exécutif 92-276». D'après ce responsable, «mis à part un décret datant de 1997 portant heures d'ouverture des officines, aucune autre réglementation ne régit les gardes.» En dépit des désagréments qui découlent de cette situation, le représentant des pharmaciens d'officines soulignera : «La situation est telle que les conditions d'exercice ne sont pas favorables.» Il s'agit dans ce contexte de l'insécurité qui règne dans la plupart des quartiers de l'Algérois, s'ajoute à cela le fait que la plupart des pharmaciens sont des femmes. Il serait plus juste de prendre en considération ces données et d'œuvrer pour la création de conditions propices à l'exercice de la profession. Par ailleurs, en vue d'offrir aux malades la possibilité de se procurer les médicaments à tout moment, notre interlocuteur dira : «Les structures sanitaires doivent, à partir d'une certaine heure du soir, prendre le relais.» Concernant la note émise par la DSP qui oblige les officines à assurer les gardes au-delà de 22h, M. Zemmouchi commen- tera : «La liste des pharmacies qui doivent assurer les gardes a été mal élaborée. La répartition des officines à travers le territoire de la wilaya fait apparaître un déséquilibre flagrant.» Aussi, le syndicat propose un cahier des charges pour les pharmaciens d'officine afin de régir au mieux les gardes. En attendant de trouver un compromis entre les exigences des pharmaciens et celles des citoyens, ce sont tout compte fait ces derniers qui sont pénalisés par cette situation. Mais il convient de dire également que les pharmaciens connaissent également d'énormes difficultés dans l'exercice de leurs fonctions. Malgré l'insécurité, certaines officines ouvrent de nuit, néanmoins les propriétaires se barricadent à l'intérieur de leurs commerces afin de se prémunir des agressions. Ils vendent les médicaments à travers des ouvertures réalisées sur les devantures.