La col�re de la base syndicale de l�UGTA, tant contre la Centrale syndicale qu�en direction des pouvoirs publics se confirme de jour en jour. Apr�s la coordination syndicale des entreprises portuaires d�Alger �largie � d�autres syndicats d�entreprises, c��tait hier au tour des cadres syndicaux de la zone industrielle de Rouiba de sortir de leur mutisme, en interpellant �la Centrale syndicale afin de r�unir et de mettre en �uvre les conditions n�cessaires � un v�ritable sursaut syndical�. R�unis dans l�auditorium du complexe de la SNVI, les quelque 200 repr�sentants des travailleurs des entreprises implant�es dans la zone industrielle de Rouiba n�ont pas �t� par trente-six chemins pour tirer � boulets rouges tant sur la direction nationale de l�UGTA que sur le gouvernement et ses repr�sentants au niveau des SGP et autres directoires sur la situation que conna�t le monde du travail. Le ton a �t� donn� par le secr�taire g�n�ral de l�union locale de Rouiba et �galement membre de la CEN de l�UGTA. Mokdad Mesaoudi s�est interrog� �sur ces choses anormales auxquelles on assiste quotidiennement �. �Trouvez-vous normal qu�on importe des oignons, des mandarines et de la pomme de terre, et qu�on refuse de proc�der � des augmentations des salaires�, s�est interrog� ce cadre de l�UGTA. Mieux, pour M. Messaoudi, �au vu de la d�gradation continue des conditions �conomiques et sociales des travailleurs en d�pit des d�clarations fracassantes relatives � la soi-disant relance �conomique mise en �uvre par les pouvoirs publics, il est � relever une v�ritable paup�risation des principaux acteurs de cette relance, � savoir les travailleurs�. �En tant que zone industrielle, il faut se d�marquer� Des propos confort�s par ceux tenus quelques minutes apr�s par l�autre figure charismatique de la zone industrielle de Rouiba, M. Benmouloud, SG du syndicat d�entreprise de la SNVI. Il rappelle � l�assistance la d�cision prise par les syndicalistes de la zone Rouiba lorsque �ces derniers ont opt� pour le boycott du 9e congr�s de l�UGTA�. �Aujourd�hui, l�UGTA est devenue un v�ritable appareil. Des structures en fin de mandat depuis des ann�es n�ont pas renouvel� leur mandat et des responsables syndicaux sont soit en retraite soit ne disposant m�me pas de fiche de paie, alors que le principe du syndicalisme est de disposer d�une fiche de paie. Mieux, aujourd�hui pour �tre respect� par certains de ces responsables, il ne faut pas parler de revendications, ni gr�ve encore moins l�application des statuts et r�glement int�rieur de notre organisation. Et guise de r�compense, on vous donne un v�hicule, de l�argent et on ne vous demande ni de comptabiliser vos comptes ni d��tablir la situation organique. Il n�y a eu de bilan ni � Hussein-Dey ni � El Harrach. M�me les r�solutions du dernier congr�s de l�union locale de Rouiba n�ont pas �t� appliqu�es par l�union de wilaya d�Alger. Je ne vous apprends rien, lorsque je vous dis que des cadres syndicaux sont licenci�s non pas par l�employeur mais par leurs camarades syndicaux. En tant que zone industrielle de Rouiba, il faut se d�marquer de toutes ces pratiques, comme il faut �viter d��tre �pous� par le FLN puisque nous revendiquons le divorce du RND�, explique Benmouloud. Des propos fortement ovationn�s par l�assistance. D�ailleurs, un autre syndicaliste n�a pas h�sit� � l�cher que �la patience a des limites�. Selon lui, �si ces responsables de l�UGTA d�fendent v�ritablement les travailleurs, ils n�ont qu�� sortir dans la rue. On ne veut plus d�une UGTA pr�fabriqu�e. � �Il faut r�former notre organisation� La col�re des syndicalistes de base est illustr�e �galement par l�intervention du d�l�gu� syndical de l�entreprise Magi, ex-Ben- Badis. Celui-ci s�est interrog� sur �le silence de l�UGTA face � cette machine de destruction enclench�e contre les entreprises publiques et les syndicalistes �. �Ce qui se passe dans notre entreprise est grave. Face � cette situation, nous nous sommes adress�s au secr�taire national charg� de l�organique pour lui expliquer la gravit� de la situation. Une situation qui aura pour cons�quence directe l�emprisonnement des syndicalistes qui ont os� d�fendre leur outil de production. Ce responsable n�a pas trouv� mieux que de nous dire : �Qu�ils rentrent en prison� ! Des propos qui nous ont choqu�s, m�me si, au d�part, on croyait que nous sommes dans le bureau d�un ministre.� La col�re des travailleurs a �t� largement explicit�e dans la d�claration finale sanctionnant cette rencontre. Dans cette derni�re, on lit notamment que �l�UGTA est rest�e �trangement et dangereusement passive devant la multiplication des conflits de travail laissant le terrain aux syndicats autonomes (�) qu�ils sont nombreux les organes de l�UGTA qui n�ont pas proc�d� � leur renouvellement. Cette ill�gitimit� permanente des organes les transforme en appareil, sans compter les dysfonctionnements qui affectent les organes de l�UGTA et l�absence d�une v�ritable d�mocratie syndicale qui ont conduit, d�une part, � d�autres formes d�expression en dehors du cadre r�glementaire et, d�autre part, � des sanctions disciplinaires dont la port�e affecte le moral de l�ensemble des acteurs de l�organisation et risque de briser l�unit� des rangs, d�o� la n�cessit� d�une r�forme de notre organisation�. �L�heure est � l�impulsion d�une dynamique nouvelle et � l�intensification de l�activit� syndicale en adaptant les m�thodes de travail et d�action pour d�fendre au mieux les int�r�ts mat�riels et moraux des travailleurs�, ajoutet- on, alors qu�un intervenant du secteur du cuir a demand� � ce que �la d�claration mentionne le d�part de Sidi Sa�d de la t�te de l�UGTA�. Une demande que le SG de l�union de Rouiba a qualifi�e de �l�erreur qu�il ne faut pas faire�, en indiquant que �c�est tout le secr�tariat national de l�UGTA qui est responsable de cette situation�. Abder Bettache