Le processus de privatisation des entreprises publiques entam� par les pouvoirs publics soul�ve inqui�tudes et appr�hensions chez les travailleurs de la zone industrielle de Rouiba. Cette situation pourrait se transformer en "une v�ritable col�re chez les 20 000 travailleurs r�partis sur les 76 entreprises publiques recens�es dans toute la zone industrielle". Des travailleurs qui refusent d'�tre "le dindon de la farce d'une op�ration o� rien n'est clair ou transparent". C'est ce qui ressort des propos tenus hier par les secr�taires g�n�raux des syndicats d'entreprises situ�es dans cette localit� lors d'une r�union tenue au niveau du si�ge de l'Union UGTA locale de Rouiba. Une r�union qui intervient, faut-il le noter, � la veille de la r�union de l'�tat-major (secr�taires g�n�raux des f�d�rations et des unions de wilaya) de l'UGTA. En effet, cette rencontre des syndicalistes de la plus importante zone industrielle du centre du pays a �t� marqu�e par d'importantes interventions des repr�sentants des travailleurs. Ces derniers n'ont pas h�sit� un instant pour plaider "l'utilisation des moyens l�gaux pour faire face � toute forme de bradage de nos entreprises , ou l'ouverture de leur capital sans la consultation du partenaire social, encore moins sa marginalisation lors de toute op�ration entrant dans ce cadre". En effet, la r�union pr�sid�e par le secr�taire g�n�ral de l'Union UGTA locale de Rouiba, Mohamed Messaoudi, a �t� tr�s riche en informations sur la d�termination des syndicalistes de la base � d�fendre les travailleurs qu'ils repr�sentent, de surcro�t leur outil de travail." "C'est le flou total qui entoure cette op�ration de privatisation. Tout se fait dans une opacit� totale. On n'a comme l'impression qu'on veut mettre les travailleurs et leurs repr�sentants syndicaux devant le fait accompli. On n'acceptera jamais cela. On agira conform�ment � la r�glementation en vigueur et on usera de tous les moyens l�gaux pour faire entendre la voix des travailleurs qu'on repr�sente �, a-t-on martel�. Mieux, les intervenants se sont engag�es � agir dans un cadre de solidarit� g�n�rale. Autrement dit, ils inscrivent d'ores et d�j� leur action en d�veloppant l'id�e d'"une action g�n�rale et solidaire envers toutes les entreprises implant�es dans la r�gion r�futant ainsi toute action qui consiste � toucher � telle ou telle entreprise". Pour M. Messaoudi, "l'Etat dispose d'un matelas financier important, dont une partie, doit �tre utilis�e au profit des entreprises publiques afin de leur permettre de se mettre � niveau et �tre pr�tes pour faire face � la concurrence". Par ailleurs, ce m�me responsable s'interroge �sur le pourquoi de l‘int�ressement des �trangers pour certaines entreprises et par pour d'autres ?" Selon lui, la r�ponse est tout indiqu�e : "Ces soi-disant repreneurs ne cherchent pas l'int�r�t de l'entreprise encore moins des travailleurs. Ce qui les motive est plut�t le terrain ou encore la b�tisse de ces entreprises convoit�es sans plus." Sur un autre plan, les repr�sentants des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba ont tenu, en la circonstance, � interpeller leur hi�rarchie syndicale, � leur t�te le secr�taire g�n�ral de l'UGTA Abdelmadjid Sidi Sa�d, sur sa position actuelle quant � la question de privatisation, tout en soulignant � ce sujet que le premier responsable de la Centrale syndicale est pour la privatisation des entreprises publiques. Une id�e � laquelle le secr�taire g�n�ral de l'Union locale de Rouiba a tenu � apporter sa mise au point en d�clarant que "Sidi Sa�d est certes le secr�taire g�n�ral de l'UGTA, mais il n'est pas le seul � trancher ce genre de situation". "Il y a des membres du secr�tariat national qui connaissent l'importance et l'enjeu de la question", a-t-il soulign�. En somme, cette sortie syndicale des repr�sentants des travailleurs de la zone industrielle de Rouiba est per�ue par les observateurs comme le d�but d'une grande "manœuvre". Une manœuvre enclench�e par la base syndicale de l'UGTA � la veille d'une importante r�union organique de la Centrale syndicale portant sur la question de la privatisation des entreprises publiques. Abder Bettache