La capitale souffre du manque de structures hôtelières intermédiaires. Il n'y a pas où aller». C'est la phrase assassine que finissent par lâcher quelques membres d'un groupe de techniciens industriels étrangers venus accomplir une mission au niveau d'une entreprise privée. Certains de ces techniciens, logés dans un hôtel à Rouiba, à quelques centaines de mètres du lieu de leur travail, veulent prolonger leur séjour, histoire de passer quelques jours de vacances, mais l'indisponibilité des chambres au niveau des hôtels urbains, destinés aux bourses moyennes, a réduit à néant ce projet. Des centaines de travailleurs qui viennent de l'extérieur d'Alger ou de l'étranger ne trouvent pas où passer la nuit dans la capitale. Les hôtels disponibles, classés dans la catégorie luxe, et les quelques établissements situés sur le littoral restent hors de portée. Une réalité amère. L'insuffisance des structures d'accueil pour les personnes en déplacement et à bourse moyenne est là pour entacher les préparatifs de la saison estivale. Cette année, alors que l'on s'attend à un rush, vu la situation qui prévaut chez les Tunisiens, rien n'est encore prêt pour faire face à la demande croissante. Hormis quelques établissements qui se comptent sur les doigts d'une main, la capitale est dépourvue de structures appropriées pour l'accueil des touristes ou des gens d'affaires en quête d'un logis confortable, propre et offrant des possibilités de passer des moments de villégiature et de découverte de l'environnement local, sans avoir à éclater son budget dans les hôtels 5 étoiles. Les responsables du secteur du tourisme reconnaissent ce déficit. Selon Mohamed Bachir Kechroud, directeur général du tourisme au ministère, la priorité est de retenir et fidéliser les nationaux vivant à l'étranger et les estivants algériens. 22 hôtels urbains en cours de construction Les hôteliers et autres prestataires de services savent très bien qu'avec le mois de Ramadhan qui se pointera au milieu de l'été, beaucoup d'émigrés et d'estivants locaux préféreront l'ambiance familiale aux services touristiques étrangers disponibles sous d'autres cieux. Des instructions ont été données pour les APC afin de remédier aux points noirs pouvant compromettre le bon séjour des estivants. Ainsi, les bouchées doubles sont mises pour combler les défaillances dans le cadre de vie. Sécurité, transport et éclairage public seront garantis pour permettre aux familles de passer des moments agréables en toute sécurité durant le mois de Ramadhan. Il faut donc attendre encore quelques années pour voir se réaliser les projets des privés qui se sont lancés dans l'activité. «L'offre existe, pour peu que les autorisations nous soient accordées. Le marché est très porteur, l'intérêt pour l'activité existe, mais ce sont les pouvoirs publics qui ont tout verrouillé», indique M. Kechroud concernant les possibilités d'exploitation des zones touristiques. Pour B. M., un autre opérateur qui s'est lancé dans ce créneau, «seules les embûches bureaucratiques liées à la délivrance des différentes autorisations ont entaché le lancement de son projet». Cet opérateur, architecte de formation, compte proposer les services de son hôtel urbain (capacité de 70 chambres) qui sera fin prêt dans deux ans. Comme le projet de M. B., qui est en construction, 22 hôtels urbains sont en cours de réalisation dans la wilaya d'Alger, selon M. Kechroud, DG du tourisme au ministère de tutelle. Ces structures seront d'une capacité de 25 074 lits et les travaux sont à 45% d'avancement, selon le même responsable qui indique par la même occasion que ces projets ouvriront la possibilité de fournir 2938 emplois directs.