Les Français reviennent en force pour tenter de décrocher plusieurs contrats dans le secteur des Technologiques de l'information et de la communication, fortement concurrencé par d'autres marques de notoriété internationale En recevant, hier, au siège de son département, Jean-Pierre Raffarin, ancien Premier ministre français, chargé du suivi de la coopération économique entre l'Algérie et la France, Moussa Benhamadi, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la communication, a clairement fait savoir que l'Algérie «tient à consolider les acquis mais surtout à développer des axes de développement entre les deux pays dans un cadre de complémentarité et de finalité économique». Il s'agit également de tracer «une feuille de route à court, moyen et long termes pour aller vers une société de la connaissance au service du citoyen». Jean-Pierre Raffarin a déclaré à son tour qu'il était porteur «d'une logique de projets. Il faut réfléchir et identifier les plus prioritaires pour bénéficier d'un soutien global». Il a également souligné : «Nous sommes prêts à avancer avec vous avec une première liste de projets». Mais au-delà des phrases de bonne intention, il a constaté que la France a «un retard dans plusieurs partenariats et qu'il faudra se mettre à jour». En fait, les Français reviennent en force pour tenter de décrocher plusieurs contrats dans le secteur des TIC, fortement concurrencé par d'autres marques de notoriété internationale (Cisco, Huawei et ZTE). Ils avancent leurs pions au moins sur trois projets de partenariat stratégique : Alcatel-Lucent et technopole de Sidi Abdellah (4G), France Télécom–Algérie Télécom et Mobilis ainsi que la Banque Postale – Algérie Poste. Mme Zohra Derdouri, présidente de l'ARPT, a souhaité la signature d'une convention avec l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) pour «des échanges d'experts, la formation de personnels dans des domaines pointus surtout que l'Algérie va lancer la 3 G ainsi que le service universel. Nous avons besoin d'expertises aussi dans le domaine de la régulation d'internet, dans le modèle d'interconnexion et pour encadrer les opérateurs dominants et dans la certification électronique». Dabouz M'hamed, directeur général d'Algérie Télécom, a souhaité un meilleur accompagnement du groupe surtout en bénéficiant de l'expérience de Orange Business Services (OBS). Le ministre des PTIC le conforte dans cette démarche : «Algérie Télécom a besoin d'une mise à niveau, d'un accompagnateur pour améliorer ses prestations notamment sur le plan commercial, marketing et relation clientèle. Le groupe a un besoin aussi d'extension et d'ouverture vers l'international car, aujourd'hui, un opérateur de télécoms ne peut se confiner dans un territoire. Enfin, notre objectif est de transformer Algérie Télécom en un opérateur de stature internationale.» Concernant Mobilis, le ministre insiste pour dire que «nous souhaitons en faire le numéro 1 en Algérie». Malheureusement, il ne se maintient que difficilement en deuxième position, talonné par Nedjma. Azouaou Mehmel, directeur général d'ATM Mobilis, a avoué que «c'est un cas particulier dans l'histoire des télécoms qu'un opérateur historique n'est pas le premier au classement. La situation est d'autant plus difficile que les deux autres concurrents sont des filiales de groupes internationaux». Décryptées, ces paroles veulent dire que la bataille se fait souvent à armes inégales. Le marché des télécoms générerait un chiffre d'affaires de l'ordre de 4,5 Mds de dollars (4% du PIB) et emploierait plus de 120 000 personnes. Les entreprises actives dans le secteur des technologies de l'information et de la communication représenteraient moins de 5% du marché. En effet, le marché algérien souffre d'un retard de 5 à 10 ans par rapport au marché français sur le plan de la structuration. Le secteur a longtemps souffert de stagnation en raison du monopole et de l'absence de stratégie. L'Algérie compte 3 millions d'abonnés au téléphone fixe et près d'1 million d'abonnés au système WLL, soit une télé-densité de 9%. Algérie Télécom projette de réaliser 6 millions de lignes haut débit en 2014 afin d'atteindre une densité de 20% à l'horizon 2014, de moderniser et développer les infrastructures, notamment avec l'acquisition d'équipements de nouvelle génération et investir dans les technologies et services de convergence fixe-mobile.