Le ministre libyen du Pétrole, Choukri Ghanem, a déclaré hier à Rome avoir «quitté son pays» pour rejoindre la rébellion et «combattre pour un Etat démocratique», selon l'agence italienne Ansa. «Dans la situation actuelle, on ne peut plus travailler, j'ai donc quitté mon pays et mon travail pour embrasser la cause des jeunes Libyens de combattre pour un Etat démocratique», a déclaré M. Ghanem. Ce dernier a toutefois précisé qu'il ne travaillait pas encore avec le Conseil national de transition (CNT), l'organe représentatif des insurgés libyens. Il a indiqué aussi avoir fait défection et abandonné le gouvernement «il y a deux semaines» et être arrivé à Rome mardi, affirmant qu'il n'avait pas rencontré le colonel Mouammar El Gueddafi depuis «plusieurs mois». «J'ai travaillé en Libye pendant de nombreuses années, en pensant pouvoir faire des réformes de l'intérieur. Mais ce n'est pas possible, surtout maintenant que le sang a été versé», a-t-il affirmé, interrogé dans un hôtel de Rome. Sur son choix de venir à Rome, il a souligné que la capitale italienne était «proche de la Libye», ajoutant : «Il faut bien s'arrêter quelque part.» Mais il a dit ne pas connaître sa prochaine destination et a ajouté que sa famille se trouvait «en partie en Libye, en partie hors de la Libye». Et selon lui, «aucune rencontre politique n'est prévue» pour le moment pour M. Ghanem à Rome. Choukri Ghanem, président de la Compagnie nationale de pétrole (NOC) et un cacique du régime d' El Gueddafi, était arrivé en Tunisie le 14 mai, avait séjourné à Djerba puis disparu. Des informations de presse avaient alors fait état de défection, également annoncée par le chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton. Le 20 mai, le porte-parole du gouvernement libyen, Moussa Ibrahim, avait démenti cette défection du ministre, affirmant qu'il était en mission en Tunisie puis en tournée dans plusieurs pays européens et qu'il devait se rendre ensuite en Egypte.