Les mesures de soutien des prix de l'huile et du sucre seront maintenues au-delà de l'échéance du 31 août, a indiqué, hier, le ministre des Finances, Karim Djoudi, en marge de la séance plénière consacrée à l'examen de la loi de finances complémentaire pour l'exercice 2011. «Le soutien ne va pas s'arrêter au 31 août 2011, mais nous allons mettre en place un dispositif de compensation automatique. Dès que les intrants et les matières premières vont dépasser un certain seuil, nous allons intervenir pour maintenir les prix à hauteur de 70 DA pour le sucre et 600 DA pour l'huile», a-t-il souligné. Un Conseil interministériel, qui s'est tenu le 8 janvier dernier après les émeutes survenues dans plusieurs régions du pays, avait décidé de suspendre les droits de douane qui sont de l'ordre de 5% à l'importation du sucre roux et des matières de base entrant dans la fabrication des huiles alimentaires. Il en est de même pour la TVA qui est de 17%. Les opérateurs économiques concernés bénéficient par ailleurs d'une exonération de l'IBS, qui est de 19% pour les activités de production et de 25% pour les activités de distribution. Ces exonérations temporaires et exceptionnelles de droits de douane, de TVA et d'IBS sur le sucre roux et sur les huiles alimentaires représentent un total de charge de 41% qui vient en déduction des prix de revient. M. Djoudi a révélé que le ministère de la Solidarité est en train d'élaborer un fichier des démunis qui permettra à son département de mieux cibler les bénéficiaires de ces subventions. Il a toutefois relevé qu'un tel dispositif est difficile à concrétiser. «Les subventions touchent aussi bien les riches que les pauvres, mais c'est la solution la moins mauvaise même si nous essayons d'avoir un ciblage plus précis», a-t-il expliqué. Le ministre a indiqué que l'Etat n'envisageait pas d'accorder plus d'avantages fiscaux aux entreprises. «L'Etat a déjà accordé plus de 450 milliards de dinars en avantages fiscaux aux entreprises. Pourtant, nous n'avons pas assez de revenus. L'économie ne génère pas de richesses. A présent, c'est à ces entreprises de créer des emplois, de la richesse et de payer leurs impôts», a-t-il noté. Interrogé sur les perturbations ayant entaché l'émission des billets de 2000 DA, le ministre a renvoyé la balle à la Banque d'Algérie. «Je ne sais pas quel est le rythme de sortie», a-t-il confié. Le bureau de l'Assemblée populaire nationale (APN) a approuvé, lors de sa réunion présidée par Abdelaziz Ziari, 34 amendements du projet de loi de finances complémentaire (LFC) 2011 dont la nature n'a pas été révélée. L'APN a organisé, depuis dimanche dernier, quatre séances plénières consacrées à l'examen du texte de loi qui a vu l'intervention de 120 députés.