Il y avait foule hier, au centre de santé Ibn Rochd ( dépendant du secteur sanitaire Oran-Est). Ici, les vaccins sont servis au compte-gouttes car comme l'expliquent les médecins, « c'est la grande pénurie qui dure depuis au moins six mois ». Certains parents, croisés à l'entrée principale de ce centre de soins, se plaignent de cette situation qui met en danger leurs enfants. Au moment où beaucoup de rencontres sont organisées, ici et là, par les autorités sanitaires pour mettre en exergue la nécessité de renforcer la prévention contre les hépatites virales, le vaccin est loin d'être à la portée du commun des mortels. Une journée d'étude a pour rappel, été organisée, l'été dernier, au ministère de la Santé où il était fortement question de cette épidémie. Des recommandations ont été formulées. Depuis, la lutte bute toujours sur l'indisponibilité des vaccins. Les centres de soins, censés assurer la vaccination pour les nouveau-nés contre le risque de contracter l'hépatite B, sont débordés par une demande loin d'être satisfaite. Les nouveau-nés qui devraient recevoir des immunoglobulines contre l'hépatite B, en plus du vaccin, devront ainsi attendre. « L'urgence est de résorber cette pénurie de vaccins et mettre sur pied un programme de rattrapage qui s'adresserait à tous les enfants et les jeunes adultes non encore immunisés. Il devrait exister une politique nationale qui veillerait à ce que tous les enfants soient vaccinés », ne cessent de réclamer les médecins. Les statistiques soulignent une prédominance à l'est du pays, mais toutes les régions du pays ne sont toutefois pas à l'abri. Un millier de cas par an atteints des hépatites B et C est enregistré chaque année. 177 cas sont enregistrés au premier semestre 2005, avec un taux élevé dans la région Est du pays. Contrairement à l'hépatite C, l'hépatite B, maladie sexuellement transmissible, est incurable. Le coût d'une prise en charge d'une hépatite virale C, incluant le diagnostic, la thérapeutique et le suivi est estimé à 30 millions de centimes. Hormis la cherté, les professionnels de la santé font souvent l'amer constat de « l'irrégularité des traitements et de l'insuffisance des moyens de prise en charge. »