-La recherche et le développement semblent être le socle de la réussite dans l'industrie pharmaceutique et permettent l'accès aux soins innovants. Est-il aujourd'hui possible de mener ce type de recherche dans la région ? Il faut savoir qu'actuellement les brevets sont à expiration, il y a moins de médicaments innovants. Ceci représente un challenge pour la santé. Il est donc important de réinvestir dans la R et D, et adopter le business au développement. Le but recherché n'est pas d'enregistrer des médicaments, mais de faire accéder les patients aux soins innovants. La région Afrique du Nord et Moyen-Orient a des demandes en matière de l'infectieux, les maladies cardiovasculaires et le diabète. Mais il faut identifier qui doit-on traiter et comment traiter. Donc, il faut procéder à une analyse de la situation réelle du terrain. Ce qui doit se faire à travers des études cliniques randomisées et contrôlées. Pour ce faire, il est important d'assurer une éducation spécifique aux médecins et aux patients. -L'Algérie, selon vous, est-elle prête pour se lancer dans ce nouveau challenge ? L'Algérie a beaucoup d'atouts. Il est regrettable que l'Algérie, un grand pays dans la région MENA, n'a pu réaliser depuis 2008 que quatre études de recherche. Mais je reste optimiste quant à la volonté de participer activement dans ce type d'études. Nous avons une variété d'aires thérapeutiques qu'il faut définir et tracer les priorités selon la demande médicale. On peut débuter avec des essais simples et plus faciles pour garantir une bonne pratique. Pour faire des essais cliniques, on a besoin d'importer des médicaments. Il y a une place pour le générique, mais il faut être prêt pour investir dans d'autres molécules. L'essai non interventionnel sur le risque cardiovasculaire, auquel 15 600 patients algériens ont participé contre 14 200 patients européens, a été réalisé avec une qualité comparable aux autres pays. L'expérience a été menée avec beaucoup de sérieux, rapidité et de bonne qualité. Vous jouez avec les grands. La balle est dans le camp des autorités publiques. -Quels sont les résultats de l'étude que vous avez réalisée ? Dans ces résultats, nous avons constaté qu'il y a sérieusement un risque d'augmentation des maladies cardiovasculaires en Algérie comme en Europe. Il est donc recommandé d'être plus agressif par les traitements. Comme il est important de renforcer l'éducationnel au niveau du médecin généraliste (par des formations) et le patient. Lequel ne comprend pas toujours sa maladie et son traitement. Il faut développer une relation de collaboration entre les universités, l'industrie et la santé. Les résultats de l'étude seront présentés à la Société algérienne de cardiologie à la fin du mois en cours.