Les Etats-Unis, dont la dette publique caracole à 14 000 milliards de dollars, risquent de se retrouver techniquement en situation de défaut de paiement, si le bras de fer entre le Congrès et la Maison-Blanche autour du relèvement du plafond de cette dette ne trouve pas d'issue avant début août prochain. Déjà objet de fortes appréhensions sur le marché mondial, la solvabilité des USA est désormais officiellement sujette à caution, après les avertissements lancés tout récemment par des agences de notation financière internationales. Mercredi dernier, l'agence Fitch a ainsi clairement menacé d'une révision à la baisse de la note financière attribuée aux USA, rapportait hier la presse internationale. Fitch avertit en ce sens qu'il pourrait classer la dette souveraine des Etats-Unis en «défaut limité» si le Trésor ne remboursait pas certaines échéances obligataires le 15 août. Une semaine plutôt, une autre agence de notation, en l'occurrence Moody's, avait déjà mis en garde les USA contre toute défaillance, même technique, quant à honorer leurs engagements financiers, menaçant par la même le plus gros emprunteur du monde d'une dégradation de sa note, en cas d'absence d'accord au Congrès sur le plafond de la dette d'ici la mi-juillet. La solvabilité de l'Oncle Sam n'inspire donc plus autant crédit, les agences de notations internationales n'hésitant pas à menacer l'Etat fédéral de faire passer sa note de AAA à B+ à la moindre défaillance. En avril dernier, l'agence Standard&Poor's avait été la première à donner le ton en classant comme négative la perspective d'évolution de la dette américaine, au vu des difficultés des USA à freiner le rythme de leurs dépenses et à amoindrir les déficits qui en résultent. Quoi qu'il en soit, s'il est peu probable que le Trésor américain puisse avoir du mal à honorer les 25 milliards de dollars d'intérêts sur des obligations à échéance du 15 août prochain, il n'en demeure pas moins que les divergences au Congrès continuent à alimenter les pires craintes autour de la politique d'endettement des USA. Première économie mondiale, l'économie US, dont la monnaie est aussi une monnaie de réserve essentielle, fait en effet craindre le pire au reste du monde, la Chine, premier créancier des USA, estimant en ce sens que les parlementaires américains jouent avec le feu, rapportait jeudi Le Figaro Economie. Aussi, pour éviter de fâcheuses conséquences pour l'Etat fédéral, mais aussi pour l'économie mondiale, les divergences autour du relèvement du plafond de la dette, actuellement fixé à 14 294 milliards de dollars, doivent être rapidement aplanies entre la Maison-Blanche et la majorité républicaine du Congrès qui conditionne ce relèvement à des coupes dans la dépense publique sans augmentation de taxes. Selon la presse internationale, les deux parties pourraient être poussées à chercher rapidement un accord, après les récentes mises en garde des agences financières internationales de déchoir les USA de leur «triple A».