En fait de kidnapping du jeune A. K., 30 ans, jouissant de la double nationalité algéro-tunisienne et résidant en Tunisie, il s'agissait d'une cabale. Elle paraissait avoir été bien montée par la prétendue victime et ses deux ravisseurs. Cette affaire a eu pour décor deux hôtels. Le Seybouse International Annaba où étaient descendus les 3 complices pour la mise au point finale de la cabale. Le 2e décor a été planté à l'hôtel El Mouna à proximité de la plage Fellah Rachid. C'est là où les ravisseurs et leur pseudo-victime devaient recevoir le montant de la rançon initialement fixée à 3 millions de dinars. Issu d'une famille aisée, mais en butte à des frictions familiales, le jeune binational s'était juré de soutirer le maximum d'argent à son père. Pour ce faire, via un de ses acolytes, il utilisa la fibre maternelle et ses faiblesses pour imposer le paiement de la rançon. Ils contactèrent le frère installé en Tunisie qui en informa la malheureuse mère. Contactée, cette dernière, affolée, avait refusé d'entendre parler de police. Elle avait répondu positivement à l'exigence des ravisseurs pour peu qu'ils ne fassent pas de mal à son fils. Au téléphone, elle s'était engagée à leur verser, dans les 24 heures, le montant qu'ils avaient fixé pour la libération de son fils. Elle fit mieux : impatiente de serrer dans ses bras son rejeton qu'elle pensait en danger de mort, c'est elle-même qui fit le trajet Tunis-Annaba. Ce déplacement ne figurait pas au plan de la bande. Il s'agissait du 2e grain dans l'engrenage mis en place par les pseudo- ravisseurs. Le premier portait sur la plainte déposée par l'ami et compagnon de voyage Tunis-Annaba de la prétendue victime. Inquiet de sa disparition durant quarante-huit heures, il s'était décidé, de bonne foi, à alerter les services de sécurité de la wilaya de Annaba. Les trois bandits étaient loin de se douter que les policiers avaient été mis en alerte maximum. Quelques indices et le portrait-robot des deux ravisseurs fournis par le compagnon leur avaient servi de point de départ pour leur enquête. C'est ainsi qu'ils réussirent à établir qu'un des 2 ravisseurs n'était autre que Chemsou S., 33 ans, originaire de Asfour, dans la wilaya d'El Tarf. Un dangereux criminel. D'autant plus dangereux que Chemsou était déjà sous le coup de quatre mandats d'amener dont un pour usage d'une arme à feu contre des policiers dans la wilaya de Mostaganem. Il avait été surpris en possession de 100 kg de kif. Il avait réussi à fuir en tirant plusieurs coups de feu d'un MAP 7,65. Les policiers réussirent à le localiser au moment où il conduisait une Mercedes. C'était le jour même où la transaction entre la maman et les kidnappeurs devait s'effectuer. Il était accompagné de 2 individus. Celui qui occupait le siège passager n'était autre que A. K. Au cours de la filature, les policiers s'aperçurent que ce dernier ne paraissait nullement souffrir d'une quelconque entrave dans ses mouvements. Les choses se précipitèrent à leur arrivée à proximité de l'hôtel El Mouna où les agents en civil s'étaient décidés à intervenir après avoir remarqué que le prétendu kidnappé était resté seul devant le véhicule. Interpellés, Chemsou et Nourdine D., 31 ans, tentèrent de fuir en tirant plusieurs coups de feu. Pas pour longtemps, les policiers ayant bouclé toute la zone ne leur laissant aucune échappatoire.