Il y a 37 ans, disparaissait le père du nationalisme algérien. Le 3 juin 1974, Messali Hadj est enterré au cimetière Cheikh Senouci de Tlemcen dans une ambiance de peur et de suspicion. Banni par sa propre patrie, Si Ahmed, même mort, dérangeait le pouvoir en place. Mais, bravant tous les dangers, ceux qui l'accompagnaient à sa dernière demeure, dont feu Mourad Hamidou, tenaient à marquer leur présence en entonnant l'hymne du Parti du peuple algérien (PPA) pendant le cortège funèbre. Des moments forts dont se souviennent toujours ses fidèles. Début juin dernier, une rencontre a été organisée dans sa ville pour dépoussiérer les mémoires amnésiques et rappeler les actions nationalistes du fondateur de l'Etoile Nord Africaine. Dans une communication présentée à la salle Bouali, le Pr Ahmed Bouagui a évoqué les différents pans du parcours historique de Messali ainsi que des extraits de ses discours prononcés dans des réunions internationales. À une question sur la réhabilitation de son père par le pouvoir (baptisation de l'aéroport de Zenata-Tlemcen), dans un entretien à El Watan (3 mai 2011) Djanina Messali, épouse Benkelfat, a répondu qu'on «ne peut parler ni de réhabilitation, encore moins de réconciliation. Je n'aime pas ces termes. Je dirais, plutôt, qu'il s'agit d'une réinsertion dans le processus historique». Sans ressentir de haine contre quiconque, elle a quand même tenu à préciser que «C'est un problème moral (…). Vous savez, on était sortis de l'activité politique pour entrer dans les règlements de comptes à partir de 1954. Je vous épargne tous les crimes commis contre les nationalistes, les militants du MTLD». Depuis l'élection de Bouteflika, en 1999, prononcer le nom de Messali n'est plus un tabou.