À l'occasion du 37e anniversaire de sa disparition et afin de rendre hommage à la figure emblématique du mouvement national qu'il incarnait, les amis du PPA ont organisé, vendredi dernier, un rassemblement au cimetière, en présence de nombreux militants et sympathisants venus de plusieurs régions du pays Le 3 juin 1974, Messali Hadj (de son vrai nom Ahmed Messali), un des pionniers du nationalisme algérien, fondateur de l'Etoile nord-africaine, de l'Union nationale des musulmans nord-africains puis du Parti du peuple algérien, était inhumé à Tlemcen au cimetière cheikh Senouci dans un environnement de suspicion, sous l'œil vigilant de nombreux inspecteurs de police en civil, appareils et caméras au poing surveillant le mouvement de tous ceux qui l'ont accompagné à sa dernière demeure. Ce jour-là, le défunt Mourad Hamidou, militant actif du PPA, qui a organisé chez lui les funérailles, faisant fi de tout ce branle-bas de combat policier, s'était placé à la tête du cortège funèbre en chantant l'hymne du PPA. À l'occasion du 37e anniversaire de sa disparition et afin de rendre hommage à titre posthume à la figure emblématique du mouvement national qu'il incarnait, les amis du PPA (association et parti non reconnus par les pouvoirs publics) ont organisé vendredi un rassemblement au cimetière en présence de nombreux militants et sympathisants venus de plusieurs régions du pays. À cette occasion, une oraison funèbre fut prononcée par l'un des compagnons de lutte de Messali Hadj avant que ne lui soit rendu un vibrant hommage pour son parcours militant, jalonné de multiples retournements de situations politiques. De même qu'a été lue en public la lettre adressée le 28 mai au président de la République signée par 120 jeunes du village de Béni Yelmane où s'est déroulé le fameux massacre des 375 citoyens de Mellouza le 28 mai 1957 attribué au FLN. Dans cette lettre, les jeunes, se réclamant de la génération de l'indépendance, demandent au premier magistrat du pays d'ouvrir une enquête approfondie sur ce drame en associant les historiens et chercheurs “afin de réhabiliter la mémoire de leurs parents, innocents paysans éliminés dans des conditions atroces sous prétexte qu'ils soutenaient le mouvement indépendantiste MNA, rival du FLN”. En marge du recueillement, une conférence sur la vie et les grandes actions menées par Messali Hadj a été donnée à la salle Bouali par le professeur de philosophie Ahmed Bouagui qui a longuement évoqué l'action militante du défunt et cité quelques passages de ses discours prononcés dans les forums internationaux. Rappelons que l'aéroport international de Tlemcen-Zenata a été baptisé au nom de Messali Hadj et que le président Abdelaziz Bouteflika, lors de sa dernière visite pour l'ouverture de la manifestation, Tlemcen, capitale de la culture islamique, avait longuement reçu sa fille Djanina venue du Canada assister à cet événement.