Beaucoup reste à faire pour satisfaire la demande en eau potable. Tuyauteries non adéquates, têtes des forages non hermétiques, compteurs mal positionnés et câbles électriques à même le sol, sont entre autres les non-conformités et les points noirs relevés sur les anciennes adductions par le bureau d'études français Seureca, chargé par le ministère des Ressources en eau pour établir une étude sur un nouveau réseau AEP pour la ville de Tamanrasset. Lors d'une réunion tenue au siège de la wilaya et à laquelle ont été conviés les autorités locales, le directeur central de l'eau potable, le directeur général de l'ADE, le directeur des projets de transfert d'eau d'In Salah à Tamanrasset et les responsables des quartiers, le responsable dudit bureau explique que le diagnostic est réalisé avec «une photo satellite de haute définition qui permet d'avoir, outre une résolution meilleure aux techniciens, des plans topographiques cohérents». En effet, cette opération a permis d'obtenir 17 plans précis, en prenant en considération la distribution par district et par secteur suivant la densité de la population et les extrapolations prochaines. C'est dire que l'actuel réseau, mis en service il y a 35 ans, notamment au centre-ville, sera supprimé systématiquement. «Sa réalisation n'est pas conforme aux règles de l'art. La canalisation est faite sans lit de pose (une couche de sable qu'on met avant la pose des conduites) ni grillage avertisseur. ‘‘Hram Alih li darha''. Les entrepreneurs ne cherchent que l'argent», se désole le directeur central de l'eau potable. Une prévarication dont nombre d'habitants, dépourvus d'eau, font les frais. Cette situation est par malheur accentuée par «la faible fiabilité des réparations de fuites, effectuées par les services de l'ADE, qui éclatent encore et au même endroit. Un nouveau réseau est plus qu'impératif pour régler définitivement ce problème. On n'a pas d'autre choix», souligne le représentant de Seureca en assurant que «l'étude du nouveau réseau sera achevée en septembre prochain et sa réalisation débutera, sauf imprévus, au mois de décembre». Dans le langage des chiffres, le représentant du bureau d'études dit avoir mené une enquête sur 354 ménages de la ville de Tamanrasset où on y a procédé à l'évaluation de l'état des compteurs et des comptages des abonnés et de l'eau consommée quotidiennement. De cette enquête, il ressort que seuls 26% des ménages sont branchés au réseau actuel et 20% se déclarent branchés mais sans eau. Le comble est que 38% des abonnés branchés disposent d'un compteur, le reste étant déclaré au forfait. Cette étude, qui a permis d'établir un schéma directeur pour la réhabilitation et le recalibrage d'un réseau AEP pour la ville de Tamanrasset, montre la nécessité d'une meilleure gestion afin d'éviter le gaspillage de cette denrée précieuse. Des objectifs que l'ADE atteindra en se conformant aux normes internationales, particulièrement a ce qui à trait à la distribution, le coût de l'eau, la satisfaction des abonnés. Sur ce point, l'orateur a tenu à expliquer qu'«actuellement, la consommation mensuelle moyenne de l'eau par une famille modeste est estimée à 5000 DA, soit 20% de son revenu. Alors que la norme nationale de consommation varie entre 3 et 4%. C'est trop». Evoquant les anciennes adductions, en l'occurrence celle de Aïn Mguel et de Tit, il a jugé utile de les raccorder à la conduite afin d'avoir une réserve de secours.