Le personnel et les élèves de l'école primaire d'Agouni vivent une situation déplorable. L'établissement est devenu une enclave incapable d'assurer la scolarité pour les élèves. Pourtant, sa réalisation en 1999 a fait des heureux parmi les parents d'élèves des villages Seddouk Ouadda et Ighil N'Djiber qui ont cru que s'en était fini des risques d'accident qui guettent leur progéniture en bas âge durant toute leur scolarité au niveau de l'école primaire de cheikh Belhaddad. Les élèves, en effet, avaient à fréquenter un tronçon très dangereux de la RN 74 très dense en circulation automobile. Mais force est de constater que les deux sentiers, qui relient ces deux localités à ce nouvel établissement, sont aussi dangereux, vu leur état piteux, ravinés et rocailleux et frisant l'impraticabilité au moment des grandes pluies. Par ailleurs, l'implantation de l'établissement aux abords d'une rivière et dans une cuvette mal aérée et peu exposée au soleil s'est avérée inopportune. A cela s'ajoutent certains problèmes cruciaux telle cette bouche d'égout recueillant les eaux usées du village Ighil N'Djiber et du quartier de Tiza, abandonnée à moins d'une centaine de mètres seulement de l'établissement. « Cela fait une année que j'ai déménagé du logement de fonction situé dans l'enceinte de l'école, à cause des odeurs nauséabondes qui se dégagent des eaux usées, et qui, avec le temps, sont devenues la source de la prolifération de moustiques, de mouches et rats qui envahissent les appartements et les salles de cours », témoigne le directeur, Hamidouche Kamel, qui déplore également l'absence d'une cantine scolaire. « Les élèves ramènent dans leur cartable des sandwichs ou se contentent d'un bout de pain ». « Les autorités locales de l'époque, répondant aux doléances des parents d'élèves, ont dépêché les services techniques pour un choix de terrain, et une fiche technique a été établie à cet effet. Depuis, le projet a été renvoyé aux calendes grecques », enchaîne un parent d'élève qui ne décolère pas. Par ailleurs, le directeur fait état de la vétusté du matériel de chauffage. « Outres les pannes récurrentes des poêles à mazout, l'approvisionnement en fuel ne se fait, à chaque fois, qu'après maintes commandes, et pendant ce temps, les enfants gèlent dans les classes », tempête encore le responsable de l'établissement qui a mis en exergue l'état piteux de la cour de l'école qui déborde de terre et de gravats. D'ailleurs, les élèves ne l'utilisent même pas et préfèrent s'adonner à leurs activités sportives sur une plateforme de fortune située à l'extérieur de l'école et à proximité d'une bouche d'égout. Les moyens pédagogiques accusent un déficit flagrant. « Devant le manque de salles pédagogiques, c'est le salon du logement de fonction inoccupé qu'on a aménagé, sur instructions de l'inspection primaire, en salle de cours », se plaint le directeur.