Le cauchemar des familles a commencé l'an dernier, quand Sonelgaz a voulu soumettre les résidants à des contrats de location. Les décisions de 1993 sont donc annulées. Quelque 300 familles de la cité Sonelgaz de Ben Aknoun ont décidé de monter, encore une fois, au créneau pour dénoncer «le revirement» de la direction du groupe Sonelgaz concernant les logements occupés au début des années 1990 par décisions administratives. Les membres du bureau de l'association représentant ces familles, connue sous l'appellation «ARC oliviers», ont expliqué, hier, lors d'une conférence de presse tenue à Alger, les dessous de cette affaire qui empêche les pères de famille de dormir. Le cauchemar des résidants a commencé l'an dernier, quand Sonelgaz a voulu soumettre les résidants à des contrats de location. Les rêves de ces derniers de bénéficier de la possibilité de cession de ces logements dans le cadre des décisions de 1993 se sont évaporés. Selon un des membres de cette association, en août 2010, la direction du groupe Sonelgaz a procédé, sans consultation préalable, à la confection de contrats de location à durée déterminée, et exhorté les résidants — pour la plupart des retraités de cette entreprise, des veuves de cadres ou agents assassinés lors de la décennie noire — de prouver qu'ils ne jouissent d'aucun autre bien immobilier, ni eux ni leurs enfants. Les résidants ont refusé de signer ces contrats, puisqu'ils détiennent des décisions leur permettant de jouir de ces logements, en contrepartie d'un versement d'un loyer. «Le document que la direction voulait imposer est une manière de remettre en question les décisions d'attribution signées en 1993 qui portent sur la cession de ces logements au profit des occupants actuels. Ces résolutions ont été suivies par l'établissement, en 2007, d'actes administratifs de vente dûment signés par les résidants de la cité et par Sonelgaz», explique M. Cheriti, président de l'association. «Le revirement dans la décision de Sonelgaz a été justifié par la direction par la note du Premier ministre portant sur l'annulation de la cession des biens privés de l'Etat. Or, ces logements dépendent du patrimoine de Sonelgaz, donc soumis uniquement à la souveraineté du conseil d'administration», expliquent les membres de l'association qui ont pris la parole. Les inquiétudes de ces résidants s'expliquent également par le silence radio des autorités sollicitées pour élucider la situation juridique de ces logements et les mettre hors de la «convoitise de tiers personnes qui veulent accaparer ces biens de manière illégale». La direction générale de Sonelgaz s'est contentée, selon l'association, de rassurer les résidants, mais «une grande partie d'entre nous a été destinataire, dernièrement, de courriers par huissier de justice pour signer les contrats rejetés l'an dernier», explique-t-on également. Cette situation concerne près de 500 logements à Alger. Ils sont situés notamment à Ben Aknoun, Kouba, Gué de Constantine et Alger-Centre. Selon les membres de la même association, le site de Ben Aknoun est convoité de partout. «Il y existe des logements attribués à des personnes qui ne sont pas de Sonelgaz et qui veulent être régularisés. Nous sommes conscients qu'il peut y avoir de la manipulation concernant le traitement du dossier, nos revendications n'ont aucun caractère politique. Nous voulons juste le déblocage du processus de la cession tel que stipulé dans les décisions de 1993», précisent les représentants des résidants.La position actuelle de la direction générale demeure inconnue. Nos tentatives d'entrer en contact avec la chargée de communication sont restées sans suite. Un sit-in est prévu au courant de la semaine pour rappeler à la direction de Sonelgaz «ses engagements».